Secrétariat international de la CNT

grève de la faim dans les prisons en Palestine

Publié le mercredi 23 mai 2012

Palestine occupée :
2 000 prisonniers palestiniens sont en grève de la faim pour défendre leurs droits.
Deux d'entre eux ont dépassé 75 jours sans se nourrir et risquent de mourir à tout moment.

Depuis le 17 avril, journée de soli­darité avec les pri­son­niers pales­ti­niens, environ 1 600 d'entre eux ont entamé une grève de la faim illimitée pour exiger une amé­lio­ration de leurs conditions de détention.
En par­ti­cu­lier ils revendiquent l’accès à l’information, à la presse et à l'enseignement universitaire, la fin des raids noc­turnes, l’autorisation pour les pri­son­niers de gaza de recevoir les visites de leurs proches, la fin de la détention administrative et de la pratique de l’isolement des prisonniers.
Ils sont main­tenant 2 000 à pour­suivre ou à rejoindre le mouvement.

Cette nouvelle grève fait suite à celle de Khader Adnan qui a été libéré le 21 février, après une grève de la faim de 66 jours en signe de pro­tes­tation, notamment, contre la détention admi­nis­trative dont il faisait l’objet.
Un peu plus tard, le 1er avril Hana Shalabi, arrêtée en février, était libérée et expulsée vers Gaza après avoir refusé de s’alimenter pendant 46 jours.

Huit prisonniers, dont cinq détenus administratifs, continuent leurs longues grèves de la faim lancées avant le 17 avril. Bilal Diab et Thaer Halahleh, sont à leur 75e journée de grève de la faim (au 13 mai) pour protester contre leur détention administrative. C'est la plus longue grève de la faim jamais entreprise par des prisonniers palestiniens. Hassan Safadi, est maintenant au 69e jour et Omar Abou Shalal, en est lui au 67e jour de grève de la faim.
Un médecin indépendant de Physicians for Human Rights-Israel (PHR-Israel) a déterminé, le 30 avril, que Bilal a un risque immédiat de mort et, que lui et Thaer doivent être transférés immédiatement dans un hôpital civil afin de recevoir des soins médicaux adéquats.

19 prisonniers sont actuellement détenus en isolement pour des "raisons de sécurité", dont le Secré­taire général du FPLP (Front popu­laire de libé­ration de la Palestine), Ahmad Sa’adat qui est en grève de la faim depuis le 17 avril. Il a été transféré de sa cellule d’isolement dans la prison Rimon en Israël vers l’hôpital péni­tencier de Ramleh suite à la dété­rioration de sa santé. Ahmaad Sa’adat est condamné à 30 années de prison (l’armée d’occupation l’ayant accusé d’avoir organisé l’exécution de l’ancien ministre extré­miste israélien du Tou­risme Rehavam Zeevi en 2001, après l'assassinat du secrétaire général du FPLP Abu Ali Mustafa par l'armée israélienne). Il a passé plus de trois ans dans des cellules d’isolement.

Comme lors de grèves de la faim dans le passé, le service pénitentiaire israélien (IPS) a intensifié ses mesures punitives contre les prisonniers en grève de la faim pour saper la campagne : violentes intrusions dans leurs cellules par les forces spéciales israéliennes, la confiscation des effets personnels, les transferts d'une prison à l'autre, le placement en cellule d'isolement, des amendes et le refus des visites familiales et des avocats.
Par le passé les autorités israéliennes ont tenté de briser la grève en voulant faire avaler de la nourriture de force aux grévistes. Cela s'était traduit par la mort de deux d'entre eux, qui avaient eu du lait envoyé dans les poumons.

Environ 5 000 Pales­ti­niens sont empri­sonnés en Israël. Parmi ces pri­son­niers, 185 enfants ou jeunes de moins de dix-​​huit ans, et plus d’une cen­taine de per­sonnes atteintes de maladies et de han­dicaps. 320 pri­son­niers sont soumis à la détention admi­nis­trative sans aucune charge retenue contre eux. La détention administrative est utilisée par l'État d'Israël pour emprisonner n'importe quel Palestinien sans inculpation ni jugement, pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

La situation des Palestiniens de 48 (ceux qui n'avait pas été expulsés lors de la Nakba en 1948) bien qu'ils aient la nationalité israélienne n'ont pas droit a de meilleurs traitements. Ils subissent des lois d'exception discriminatoires par rapport aux autres citoyens israéliens (par exemple, durée garde à vue sans avocat de 21 jours renouvelable), mais sont mis à part des autres prisonniers palestiniens et ne peuvent pas bénéficier des accords négociés de libération.

Depuis 1967, plus de 750 000 Pales­ti­niens ont connu les prisons israé­liennes. Il n’est guère de familles qui n’aient été touchées, à un moment ou à un autre.
Quand nous allons en Palestine les militants que nous rencontrons sont quasiment tous passés par les geôles israéliennes, où ils ont été marqués par des conditions de détention terribles. Mais c'est aussi une école de solidarité et de formation politique, les prisonniers sont très organisés.
Dans le camp de réfugié de Deishe l'armée israélienne fait des incursions nocturnes plusieurs fois par mois, pour arrêter un ou plusieurs habitants parfois très jeunes.
Les prisonniers ont une très grande importance dans la société palestinienne, ils sont très respectés. La libération des prisonniers fait partie des revendications principales des Palestiniens avec le retour des réfugiés et la fin de l'occupation.

Les médias en France parlent très peu de cette grève.

Un meeting de soutien à l'appel du Collectif National pour une paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israëliens, a eu lieu à la bourse du travail de Paris vendredi 11 Mai, en présence de Salah Amouri et Janan Abdou Makhoul, l'épouse du prisonnier palestinien d'Israël Ameer Makhoul (militant des droits humains et responsable de Ittijah, coordination des ONG palestiniennes d'Israël, condamné à 9 ans de prison sans autre preuve que des aveux extorqués sous la torture).
Salah Amouri est un franco-palestinien de 27 ans ayant passé sept ans dans les prisons israé­liennes. Il a été jugé, sans l'ombre d'une preuve, par un tribunal militaire d'occupation après trois années de détention administrative.

Un rassemblement a été organise à Paris le dimanche 13 mai à l'appel de ces mêmes organisations.

la grève de la faim est le seul moyen disponible aux détenus administratifs et autres prisonniers politiques pour lutter pour leurs droits fondamentaux.

Le comité central de grève de la faim palestinienne a publié une déclaration dimanche 13 mai déclarant "qu’il refuse toutes les solutions partielles présentées par les autorités israéliennes et que les prochains jours verront une escalade sans précédent qui sera annoncée ultérieurement".

Mobilisons nous pour soutenir leurs luttes.

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