Publié le jeudi 29 novembre 2012
Place Tahrir 27 novembre
Tahrir a repris le souffle du 11 février 2011, du déjà vu mais sans les frères et les salafistes.
َ Les Égyptiens étaient des millions aujourd'hui au Caire, à Alexandrie et dans 16 autres gouvernorats à crier leur colère contre le régime des Ikhwans. Les slogans ont de loin dépassé le simple refus de la déclaration constitutionnelle qui instaure une dictature religieuse, pour exiger le
départ de Morsi El Ayat : Dégage, le peuple veut la chute du régime, cette fois-ci c'est sérieux on va pas la leur laisser etc. ont été scandées par des millions aujourd'hui.
Tahrir avait déjà fait son plein à 16 heures avant l'arrivée des deux grandes marches conduites par Sabahi et Baradei. Sur la seule tribune côté Ligue arabe, devant un public enflammé, les chefs du nouveau Front du salut qui se sont succédés sur la seule tribune élevée côté Ligue arabe, ont demandé aux manifestants de ne pas quitter les lieux jusqu'au retrait de la déclaration honnie, le démantèlement de l'assemblée constituante, la purge du ministère de l'intérieur ; le jugement des assassins des martyrs et le retrait de la nouvelle loi qui assoit de nouveau la main mise de l'État sur les syndicats ouvriers en autorisant le président à choisir leurs leaders.
En fait les frères musulmans n'ont rien laissé pour se mettre toutes les catégories sociales sur le dos. Outre les juges, les avocats, les journalistes, les gens de l'art, l'ensemble des syndicats indépendants ont rejoint ce nouveau mouvement de contestation. Le défilé des membres du barreau, avait une longueur de 3 km.
La révolution continue et plus que jamais
NO PASARAN
Tahrir, le 23 novembre
En partant à 18 heures, beaucoup de gens y affluaient, mais il y aura probablement une tuerie ce soir, la police va lancer un assaut à minuit contre les manifestants encore présents sur les lieux publics.
Des affrontements graves entre les révolutionnaires et les milices des frères ont eu lieu a Mahalla El Kobra, Alexandrie, Port Said, Asiout et Menya. À Suez et Alexandrie les sièges du Parti des frères ont été incendiés, rien n'est confirmé pour deux autres sièges.
La crise politique continue avec la démission de Samir Morcos ; le seul conseiller chrétien du président qui n'a pas été consulté avant la déclaration constitutionnelle de Morsi El Ayat, elle fait suite à la démission de madame Sakina Fouad journaliste et militante.
Ci-dessous les dispositions les plus contestées de la décision du Président de la République égyptienne du 22 novembre 2012 traduites par Wagdi Sabet :
Les déclarations constitutionnelles et les décisions prises – depuis l’investiture du PR le 30 juin 2012 et jusqu’à la mise en vigueur de la nouvelle constitution et l’élection du nouveau parlement – sont des actes définitifs exécutoires par eux-mêmes et susceptibles d’aucun recours devant aucune juridiction. Il est également interdit de surseoir à l'exécution de ces décisions. Les recours examinés actuellement devant les juridictions sont annulés ;
Il est interdit à tous les organes juridictionnels de dissoudre le sénat et l’assemblée constituante pour l’élaboration du projet de la constitution ;
L’extension de la durée des travaux de l’élaboration de la constitution par l’assemblée constituante pour deux mois à partir du 12/12/2012 ;
Il appartient au président de la République en cas de risque qui menace la révolution du 25 janvier, la vie de la nation, l’intégrité de la patrie ou qui empêche les institutions de l’État de remplir leurs fonctions, de prendre les mesures nécessaires pour faire face à ce danger selon l’organisation législative en la matière.
Rien pour ce mois