Publié le mercredi 2 avril 2014
Les victoires sont suffisamment rares pour être saluées, surtout quand elles sont arrachées de haute lutte.
Les salariés de l’usine d'électronique de Chung Hong , située près de Wroclaw, au sud-ouest de la Pologne, ont en effet obtenu un succès judiciaire, après un long et rude conflit démarré fin 2011 (1). À l’époque, les ouvriers s’organisent pour améliorer leurs conditions de travail chez ce sous-traitant taïwanais du groupe LG, qui s’est implanté dans une zone économique spéciale (ZES) : bas salaires, heures de travail à rallonge, contrats précaires… Face à la fronde des travailleurs, l’entrepreneur taïwanais a d’abord ignoré leurs revendications avant de réprimer brutalement durant la grève de l’été 2012 : 26 grévistes, membres de confédération anarcho-syndicaliste Inicjatywa Pracownicza avaient été licenciés.
Suite à l'échec de la grève, IP (2) avait lancé une campagne contre Chung Hong, contre les conditions de travail dans les ZES polonaises en général, (sorte de zone franche urbaine en France) et contre les “contrats pourris”.
Le tribunal du travail a ordonné le 19 décembre 2013 la réintégration d’un salarié, Krzysztof Gazda, dont le renvoi avait déclenché la grève. Reconnu comme l’un des organisateurs du mouvement, celui-ci recevra aussi une indemnité compensatrice du manque à gagner durant son licenciement (650 euros). Deux autres travailleurs ont également obtenu une indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Le patron pourrait faire appel, mais en attendant d’autres procès, c’est toujours ça de pris. Soutien et justice pour les travailleurs de Chung Hong. Seule la lutte paye !!
(1)Un film réalisé par une adhérente d’IP retrace la lutte des ouvriers de Chung Hong.
(2) Voir l’interview publiée dans le CS de janvier 2014 pour mieux connaître IP, la soeur polonaise de la CNT.
Rien pour ce mois