Secrétariat international de la CNT

Victoire des mineurs Polonais en grève !

Publié le dimanche 1er mars 2015

Nous publions en annexe le communique d'Inicjatywa Pracownicza syndicat anarcho-syndicaliste polonais sur la grève des mineurs polonais de Kompania Weglowa. Cette grève fut une victoire des travailleurs soutenus par la population. Les quatre mines ne furent pas fermées et le gouvernement s’engagea, le 17 janvier, à ce que toutes les sanctions envers les grévistes et leurs soutiens soient annulées. Ce communiqué a l’intérêt de bien expliciter ce qui se joue en Pologne dans le secteur minier aujourd’hui et donc nous préférons laisser la parole à cette organisation membre de la coordination Rouge et Noire à laquelle appartient aussi la CNT. La destruction du secteur minier en Pologne fait écho aux jugements iniques qui ont été prononcés par les tribunaux espagnols à l’encontre des cinq mineurs des Asturies condamnés à des peines de deux ans et demi de prison pour avoir également résisté et essayé de sauver leurs emplois lors des grèves de juillet 2012.
Le secteur minier de par sa longue histoire est un des secteurs les plus syndicalisés dans le monde. Pour casser toute forme de syndicalisme qui ne soit pas de collaboration les gouvernements n’hésitent pas à utiliser les formes de répression les plus brutales. La tragédie des mines de Marikana en Afrique du Sud ou 36 mineurs furent tués par la police en est un autre exemple. En Pologne le 28 janvier, le PDG de JSW à licencié 9 syndicaliste de la mine de Budryk qui avaient organisé une grève de solidarité avec le mouvement du 7 janvier. Et pour faire bonne mesure il à aussi suspendu les conventions collectives. La grève lancée par le syndicat « Août 80 » a reçu le soutien des autres organisations syndicales. Les mineurs réclament la réintégration des syndicalistes licenciés le rétablissement des conventions collectives et le licenciement du PDG. Alors que des négociations sont en cours sous l’égide d’un négociateur, la police n’a pas hésité à tirer avec des balles en caoutchouc lors de la répression d’une manifestation le jeudi 12 février faisant de nombreux blessés. Le gouvernement à déclaré la grève illégale et menace les dirigeants de celle ci, dont les syndicalistes licenciés de devoir payer les pertes subies par la compagnie. A l’heure ou ces lignes sont écrites il semblerait que la grève soie suspendue sans que les ouvriers aient obtenu autre chose que la promesse du licenciement du directeur et la poursuite des négociations.
Cependant le recours à la grève reste d’actualité en cas de non avancée de celles ci. La solidarité de la population et des autres travailleurs à été une des raisons du succès de la grève de Kompania Weglowa comme l’expliquent nos camarades d’ d'Inicjatywa Pracownicza de même la solidarité internationale, est aussi l’arme des travailleurs de JSW qui ont appelle à l’envoi de lettres de solidarité à l’adresse ci dessous : darekzal74 gmail.com.
Même si l’annonce de reprise du travail se confirme le combat n’est pas terminé.

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Le spectre d'une grève générale dans l'industrie minière polonaise

« Plus de 2 000 mineurs du basin du charbon Silésien (Sud de la Pologne) sont en grève suite aux décisions du gouvernement de fermer 4 mines exploités par la compagnie nationale. Cette compagnie constitue le groupe minier le plus grand d'Europe avec une capacité de production de 34 millions de tonnes de charbon. Elle possède 14 mines et 5 usines avec plus de 64 000 travailleurEs. La grève initié le 7 janvier, avec le refus des mineurs de la mine Brzeszcze de sortir à la surface. La protestation s'est rapidement étendue à tout le secteur minier de la région. Les mineurs qui travaillent dans les puits propriétés d'autres groupes miniers (Jastrzębska Spółka Węglowa and Katowicki Holding Węglowy) sont en train de se joindre à la mobilisation, pendant que les communes de Silésie font des requêtes auprès du gouvernement défendant ces lieux de travail essentiels pour la survie économique de la région.

Maintenant, tous les 14 sites sont en grève, avec des mineurs qui protestent au fond des mines. D'autres formes de protestations se mettent en place, comme la grève de la faim et les blocages des chemins de fer. Plus de 10 000 personnes, tant mineurs que citoyens, ont mené des protestations à Bytom le mardi. Cette ville est en lutte afin de défendre la dernière des mines qui leurs reste.
Le taux de chômage à Bytom monte jusqu'à 21% du fait des plans de "restructuration" des années 1990 dans le secteur minier.

Les mandatés des syndicats miniers ont déclaré que si un accord n’était pas trouvé avant le 20 janvier, les mineurs serait soutenus par une grève des cheminots, du secteur de l'énergie et par les postiers. Les unions régionales se sont déclarées pour une grève nationale en vue de la montée de la situation. Les sondages d'opinion montrent que la grève des mineurs est soutenue par 68,5% des Polonais.

La fermeture des 4 mines se traduit par la perte de 5 000 postes de travail dans une région où l'industrie minière est vitale pour l'économie locale. De plus, comme chaque emploi dans une mine génère jusqu'à trois emplois dans des secteurs et des régions voisins, il y a une crainte de ce que toute la région perde jusqu'à 20 000 emplois.

Aujourd'hui, il semble tout à fait évident que la proposition gouvernementale à pour but la privatisation des mines dans Brzeszcze, Bytom, Ruda Śląska et Gliwice. Universal Energy, une société détenue par l'un des plus riches hommes d'affaires polonais, Krzysztof Domarecki, a déjà fait une offre d'achat de trois des quatre mines qui doivent être fermés. Un autre millionnaire polonais, Jan Kulczyk,fait de grands profits en important du charbon de Russie à travers un terminal de transbordement à Braniewo, une ville frontalière près de Kaliningrad Oblast.

Fondamentalement, c'est encore ce qui c’est passé en 1984 au Royaume Uni. La Silesie est l'une des dernières zones minières restantes à défendre, et l'industrie minière est probablement le secteur le plus syndiqué en Pologne. Nous demandons un soutien pour les mineurs polonais qui continuent à lutter pour leur vie et la survie de leurs communautés menacées par les plans gouvernementaux.
Syndicat Inicjatywa Pracownicza »

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