Publié le mercredi 23 mars 2011
La mobilisation populaire ne faiblit pas, mais la répression d'État est toujours là ; ceci dit, manifestement, le système commence à craquer, les failles et fissures se font jour.
Ces derniers jours :
L'état d'urgence a été levé le 24 février et Abdelaziz Bouteflika a fait annoncer de profondes réformes samedi 19 mars. Cependant, les évènements de ces derniers jours contredisent ces annonces officielles et ne semblent pas garantir une plus grande liberté pour le peuple algérien : mercredi, à Mostaganem, une membre du Comité des chômeurs a été interpellée et placée en garde à vue pendant 24 heures pour avoir distribué des tracts pour le rassemblement des chômeurs prévu dimanche à Alger. Elle est poursuivie pour incitation à un rassemblement non armé par le biais de la distribution de tract, passera en jugement le 28 avril et risque une peine d'un an de prison. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des dizaines de chômeurs ont été matraqués par les forces de l'ordre à Hassi Messaoud. Jeudi soir, la police a empêché des militants de la CNCD-Oran de coller des affiches pour le meeting du lendemain, les encerclant et les maintenant sur place pendant plusieurs heures. Samedi, le déploiement d'un important dispositif policier a empêché le rassemblement organisé par la CNCD - partis politiques ainsi que celui appelé par les « jeunes » via Facebook. Samedi, la police a filmé les entrées et sorties de la maison des syndicats, lieu où se déroulaient des réunions du comité de chômeurs et des enseignants contractuels en vue des rassemblements prévus dimanche. Plus tard dans la soirée, la maison des syndicats a été caillassée par des jeunes du quartier. Les policiers présents ne sont intervenus que pour fournir des projectiles à ces « jeunes ». Dimanche, le rassemblement des chômeurs place des martyrs, à Alger, a été empêché, les forces de l'ordre bloquant les accès à la place. Ces derniers ont rejoint les enseignants contractuels qui manifestaient à quelques mètres de la Présidence. Ces mêmes enseignants contractuels qui avaient entamé un sit-in devant la présidence ont été violemment délogés par les forces anti émeutes dans la nuit de dimanche à lundi. 7 d'entre eux ont été blessés et hospitalisés. Cette nouvelle attaque n'a pas entamé leur détermination et 400 enseignants contractuels ont décidé de poursuivre leur sit-in devant la présidence. Mardi, devant le mépris et la violence du pouvoir,
deux d'entre eux ont tenté de s'immoler mardi 22 mars devant la Présidence.
Le système algérien n'écoute ni ne prend en compte les revendications de dignité et de liberté des différentes composantes du peuple algérien. Au contraire, il essaie de les réduire au silence.
La CNT-f dénonce une fois de plus ces atteintes aux libertés individuelles et collectives, la répression et les attaques ciblées contre les syndicalistes autonomes.
La CNT-f apporte son soutien aux enseignants contractuels déterminés dans leur lutte contre la précarité, pour leur accès à des postes stables et la transparence des résultats des concours de l'enseignement ; aux chômeurs qui se battent pour leur dignité, pour la transparence dans l'attribution des emplois, contre la corruption ; et plus généralement à celles et ceux qui combattent contre l'oppression, pour la justice sociale et une vie digne.
Rien pour ce mois