Secrétariat international de la CNT

Tunisie : La répression s’intensifie contre le mouvement étudiant

Publié le dimanche 8 mars 2009

Depuis le 11 février 2009, cinq syndicalistes étudiants observent une
grève de la faim dans le minuscule local de l'union générale des
étudiants de Tunisie (UGET). Exclus de l'université à cause de leurs
activités syndicales, ils exigent leur réintégration dans leurs études.

Comme partout en Tunisie, les libertés syndicales, d'opinion et
d'expression au sein de l'université sont placées sous haute
surveillance policière. Avec la création du corps de la police
universitaire en 1987, des postes ont été installés dans chaque
établissement pour contrôler les étudiants et surveiller de près leurs
faits et gestes.

L'année dernière, le régime a empêché la tenue du 25ème congrès de
l'UGET, d'abord, en avril, puis en août 2008. Le but de la manœuvre est
d'étouffer toute forme d'organisation syndicale étudiante autonome et
indépendante.

Les militants de l'UGET sont particulièrement dans le collimateur du
régime de Ben Ali et font l'objet d'intimidations et de harcèlements
systématiques. Ces dernières années, plus de vingt d'entre eux ont été
définitivement exclus de l'Université tunisienne, après avoir participé
et animé des meetings, des grèves et d'autres formes de protestation à
l'université.

13 militants ont reçu des convocations pour comparaître devant des
conseils de discipline, suite à la grève générale à laquelle l'UGET
avait appelée le 26 février dernier. D'ailleurs, quand ce ne sont pas
les conseils disciplinaires qui répriment les étudiants, c'est la
justice aux ordres qui s'en charge. Plusieurs militants de l'UGET ont
été victimes de procès d'opinion et condamnés à des peines de prison
ferme. Le secrétaire général du syndicat étudiant et deux des cinq
grévistes de la faim sont actuellement poursuivis, ils seront jugés le
25 mars dans des affaires montées de toutes pièces.

Après plus de trois semaines de grève de la faim, l'état de santé des
grévistes suscite de vives inquiétudes. Le régime tunisien fait toujours
la sourde oreille à leurs revendications légitimes. Il rejette toute
discussion. Il a par contre opté pour une campagne médiatique
calomnieuse à l'encontre des militants de l'UGET et de leur organisation.

Nous, organisations signataires, exprimons notre entière solidarité avec
les militants de l'UGET en grève de la faim. Nous tenons les autorités
tunisiennes pour responsables de toute détérioration de leur santé.

Nous exigeons :

- la réintégration des grévistes de la faim et de tous les étudiants
exclus en raison de leurs activités syndicales.

- La libération des étudiants condamnés pour leur opinion et pour
engagement syndical.

- L'arrêt des conseils de discipline et des poursuites à l'encontre des
militants étudiants.

- Le respect du droit de l'UGET à tenir son congrès en toute
indépendance et la garantie des libertés syndicales au sein de
l'Université tunisienne.

Paris, le 9 mars 2009

Premiers signataires :

ASDHOM, FTCR, MRAP, CNT, PCOF, NPA, PCOT

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