Publié le dimanche 25 novembre 2018
Du 27 au 31 septembre 2018, la SAC organisait, à Gälve, son 32e congrès. Lieu symbolique puisque la ville natale de Joe Hill comprend un musée La Sveriges Arbetares Centralorganisation (Organisation centrale des travailleurs suédois) où la SAC fut fondée en 1910.
Ce syndicat se revendique anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire. Il a participé avec l’envoi de 500 membres aux Brigades internationales durant la guerre d’Espagne et fut l’un des syndicats ayant participé à la fondation de l’Association Internationale des Travailleurs. Au plus fort de son histoire, en 1925, ce syndicat revendiquait 37 000 membres.
Aujourd’hui, il compte 3000 membres réparti•e•s sur toute la Suède, structuré•e•s en unions locales et en syndicats de branche. La SAC se restructure autour de nouveaux enjeux de lutte et ce congrès était une date attendue par ses militant•e•s pour relancer l’organisation.
La SAC se réunit tous les trois ans en congrès pour prendre des décisions de fonctionnement, des motions et pour permettre des rencontres qui sont parfois difficiles dans un si vaste pays.
Lors de ce congrès, la SAC a beaucoup discuté sur la question des décharges et de la compensation financière pour cinq de ses représentant•e•s : Secrétariat général, Trésorerie, Communication publique et interne, Webmaster, rédaction du journal lié au syndicat, Arbetaren (https://www.arbetaren.se/magasinet/)
Le débat portait sur les conditions de ces décharges syndicales. Leurs indemnisations sont plafonnées et votées lors du congrès. Comme l’a dit un camarade lors d’une intervention à la tribune : “Vu le montant des rémunérations, il n’y aura pas de rock star à la SAC”.
L’ensemble du bureau a été renouvelé à l’occasion du congrès.
Les campagnes actuelles de la SAC concernent la défense du droit de grève autour d’une campagne nommée Strikes Back (http://strikeback.se/). Des manifestations ont été organisées en août et sont en prévision pour les prochains mois. Cette campagne est de premier ordre pour les syndicalistes de la SAC car une loi est en préparation pour interdire les grèves en dehors des négociations avec le patronat. Les camarades y voient une restriction, voire une suppression du droit de grève et une menace directe contre le syndicalisme.
Les camarades étaient d’autant plus inquiet•e•s que les législatives venaient de voir une importante poussée des Démocrates de Suède (décrits par les camarades comme notre RN) avec 17,53% des voix. Ils ont donc réaffirmé leur pratiques de l’action directe et se sont engagés dans la poursuite de la lutte pour la défense du droit de grève.
Une autre campagne se fait en lien avec la FAU sur la question des livreurs à vélo : https://deliverunion.fau.org/
Il a aussi été question de faire valider une commission antisexiste déjà à l’œuvre et d’acter la relance d’une commission dédiées aux questions internationales avec l’intention de réussir à remobiliser la coordination Rouge et Noire ainsi qu’en s’investissant dans la constitution de la nouvelle Confédération Internationale du Travail initiée à Parme cette année. Des délégations des IWW de Grande Bretagne, l’I.P de Pologne, la FAU d’Allemagne, la CGT de l’Espagne, l’USI d’Italie ainsi que la CNT étaient présentes.
Ces présences ont permis de nombreux échanges sur les perspectives de luttes internationalistes et la nécessaire solidarité entre les travailleuses et les travailleurs, au-delà des frontières.
Valentin (GT Europe)
Article publié dans Le Combat Syndicaliste n°439 (Novembre 2018)
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