Publié le lundi 27 avril 2009
La CNT- France apporte tout son soutien à la lutte légitime des
travailleurs de Total Burkina SA. Nous soutenons leur plateforme
revendicative de mai 2008 pour l'adoption d'une nouvelle grille salariale
et la mise en place d'un accord d'entreprise.
Nous dénonçons l'attitude
néocoloniale de la direction de Total qui refuse aux travailleurs
burkinabés les mêmes droits qu'aux employés français. Nous dénonçons
l'attitude répressive de la direction de Total Burkina SA, dont la seule
réponse aux revendications de ses salariés est de vouloir licencier les
délégués du personnel, coûte que coûte, y compris en niant les plus
élémentaires règles de droit du travail.
Cette violence patronale de la direction de Total Burkina SA est d'autant
plus choquante que le groupe Total est financièrement florissant et que
cette santé économique est le fruit d'une surexploitation des
travailleurs, notamment africains, aux relents nauséabonds d'impérialisme
et de colonialisme dignes des plus sombres pages de l'histoire.
La CNT-France continuera de soutenir la lutte des travailleurs de Total
Burkina SA jusqu'à la satisfaction pleine et entière de leurs
revendications et tiendra informé tous ses contacts internationaux afin
que cesse l'impunité patronale au Burkina Faso.
Un coup contre l'un d'entre nous est un coup contre tous !
Vive la solidarité syndicale internationale
À Paris le 27 avril 2009
Le secrétariat international de la CNT - France
Total Burkina Faso : Un licenciement qui fait désordre
La menace de licenciement qui pesait sur les délégués du personnel de Total
Burkina a été mise à exécution. Suite à un sit-in le 27 mars 2009, le
porte-parole des délégués du personnel, Yacouba Ouédraogo, a été licencié le jeudi
23 avril dernier. Pour manifester son indignation, le personnel a
observé, le vendredi 24 avril, un autre sit-in à la Bourse du travail.
Dans un communiqué paru dans notre livraison du jeudi 16 avril 2009 titré "Total
Burkina. Les délégués du personnel menacés de licenciement", le
bureau du personnel portait à la connaissance de l'opinion publique la situation qui
prévaut entre eux et leurs employeurs. Dans ledit communiqué, il
soulignerait qu'après avoir déposé sa plate-forme revendicative le 26 mai 2008,
portant sur l'adoption d'une nouvelle grille salariale et
l'établissement d'un accord d'entreprise, la direction de Total Burkina était restée
muette. Un an après, soit le 27 mars 2008, ils ont décidé donc de se
faire entendre par un sit-in de 5 heures (de 7 h à 12 h). C'est suite à cet arrêt de
travail qu'ils disaient être menacés de licenciement.
Cette menace, le bureau, dans le communiqué, l'a qualifiée de "mesures
d'intimidation et de répression, anti-travailleurs, dont le seul but est de ne
pas résoudre les problèmes des travailleurs". Les choses étaient donc entendues ou
même comprises d'oreilles différentes puisque le jeudi 23 avril
2009, le porte-parole des délégués du personnel, Yacouba Ouédraogo, s'est vu
licencié. Et comme il nous l'explique ici lui-même, les choses sont
allées très vite à partir du 22 avril dernier, date de l'arrivée du Président du
conseil d'administration (PCA) de la société, Stanislas Mitteelman, de Paris.
"Depuis notre sit-in, dit-il, la direction de Total Burkina a déposé auprès de la
Direction régionale du travail, une demande d'autorisation de
licenciement des délégués du personnel, autorisation qu'elle dit avoir eue.
Entre-temps, nous sommes allés en conciliation, mais cette conciliation a
été annulée suite à l'absence du DG de Total Burkina qui était hors du pays. Quand
le PCA est arrivé, il a fait un certain nombre de rencontres dont
celle avec le personnel. Il m'a demandé de démissionner ou je serai licencié. Suite
au refus du personnel, j'ai donc été licencié parce qu'il prétend que
le sit-in était illégal".
C'est donc là les raisons qui sous-tendent cet autre sit-in du vendredi 24 avril
2009 à la Bourse du Travail. Cette manifestation de 24 heures a
également été suivie à Bobo-Dioulasso, selon les manifestants. Une source proche du
Syndicat des gérants des stations affirme que ceux-ci sont en
grève de fait, vu l'indisponibilité des agents de Total. El Hadj Seïdou Dabo, autre
délégué du personnel, s'en explique : "Après avoir appris la décision,
nous avons été indignés parce qu'elle est discriminatoire. Nous sommes (les délégués
du personnel) 3 titulaires et 3 suppléants, et le mouvement a
été suivi par l'ensemble du personnel.
Nous avons donc décidé de faire un mouvement de protestation pour exiger la
réintégration sans condition du porte-parole et l'examen sérieux de
notre plate-forme revendicative". Il a lancé aussi un appel aux autorités du pays
pour qu'elles interviennent, puisque, ajoute-t-il, "Le PCA nous
répétait chaque fois qu'il a le soutien des autorités de ce pays".
Le personnel
réitère néanmoins sa détermination à poursuivre sa lutte de "façon
intelligente" pour signifier à la direction "que la question ne se résout pas de
cette façon". Aux dernières nouvelles, la Direction régionale du travail les
a conviés le même jour vers 17h pour un dialogue en vue de trouver un consensus.
Mais la direction de Total Burkina ne s'y serait pas rendue. La
rencontre serait par conséquent reportée au lundi 27 avril à 9h.
Jean-Marie Toé (Collaborateur)
L'Observateur Paalga
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COORDINATION
DES SYNDICATS CGT DU GROUPE TOTAL
Aujourd'hui s'ouvre au tribunal correctionnel de Paris le procès du naufrage du pétrolier Erika au
large des côtes bretonnes le 12 décembre 1999. Ce pétrolier affrété par le Groupe TOTAL
transportait officiellement 30.884 tonnes de fioul lourd n° 2 en provenance de la Raffinerie des
Flandres pour l'Italie.
La marée noire a touché plus de 400 Kms du littoral avec toutes les conséquences
environnementales, économiques et sociales pour les communes touchées. Force est de constater
qu'aucun enseignement n'a été tiré, ni par les industriels, ni par les pouvoirs publics, des marées
noires passées (Amoco Cadiz, Exxon Valdés…).
De ce procès la CGT attend que toute la lumière soit faite sur les responsabilités et que soit levé
le doute sur le contenu de la cargaison. Sur cette question touchant la santé, est concerné
l'ensemble des bénévoles, les agents des différents services publics territoriaux ou nationaux
ayant participé aux actions de dépollution mais également les centaines de salariés qui travaillent
dans nos industries pétrolières. Salariés qui 24 heures sur 24 œuvrent à produire les carburants et
énergie pour satisfaire les besoins économiques et sociaux de ce pays.
Pour la CGT, en pleine campagne présidentielle, ce procès doit être l'occasion de poser
clairement la question du devenir industriel et de son développement.
La mondialisation, la
course aux profits conduisent les grands Groupes aux délocalisations, à la remise en cause des
investissements en France et par voie de conséquence à l'accroissement des flux de transport de
matières dangereuses par voie maritime et terrestre entre les différentes parties du globe.
L'outil de raffinage français représente aujourd'hui 98,8 millions de tonnes de traitement de brut
sur 12 raffineries qui fonctionnent à plein régime. Pour la CGT il est urgent que les pétroliers
investissent dans des unités de conversion, de traitement du fond du baril, d'économie d'énergie
pour lutter sur les effets des gaz à effet de serre. Le remplacement du parc des pétroliers et
chimiquiers par des navires à double coque et l'interdiction des pavillons de complaisance sont en
parallèle des investissements, une priorité pour que ce type de catastrophe ne se reproduise plus.
Rien pour ce mois