Publié le samedi 5 mars 2016
Depuis le 1er mars, une douzaine de prisonniers sahraouis détenus à la prison de Rabat-Sale ont initié une grève de la faim illimitée. Condamnés à des peines allant de 20 ans à la perpétuité, suite à leur participation au grand rassemblement de résistance pacifique du peuple sahraoui à Gdeim Izik à l'automne 2010, ils souhaitent ainsi mettre la pression sur l’Etat marocain pour obtenir non seulement leur libération mais également pour obliger la communauté internationale, ONU en tête, à s’impliquer activement dans le règlement du conflit que connaît le Sahara occidental.
Et ce, alors que l’armée marocaine a abattu un Sahraoui se trouvant dans la zone démilitarisée lundi 29 février, la veille de la visite prévue du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
Le Secrétariat International de la CNT apporte un soutien entier aux prisonniers sahraouis en lutte et exige leur libération.
Nous soutenons également la lutte du peuple sahraoui dans son combat contre le colonialisme marocain et pour la reconnaissance de ses droits.
"La badil, la badil, aan takrir almassir !"
"Une seule solution, arrêter l'occupation !"
Apoyo a los presos políticos saharauis del grupo de Gdeim Izik en huelga de hambre.
Desde el 1 de marzo, una docena de presos saharauis detenidos en la cárcel de Rabat-Sale han iniciado una huelga de hambre ilimitada. Condenados a penas entre 20 años y la perpetuidad, debido a su participación a la gran concentración de resistencia pacífica del pueblo saharauis en Gdeim Izik en otoño 2010. Quieren presionar al Estado Marroquí para obtener su liberación pero también para obligar a la comunidad internacional, la ONU principalmente, a que se impliquen activamente en la resolución del conflicto que conoce el Sahara occidental.
De hecho, el ejercito marroquí ha asesinado un Saharaui que se encontraba en la zona desmilitarizada el 29 de febrero, un día antes de la visita del secretario general de la ONU Ban Ki-moon.
El secretariado internacional de la CNT aporta su total apoyo a los presos saharauis en lucha y exige su liberación.
Apoyamos también la lucha del pueblo saharaui en su combate contra el colonialismo marroquí y por el reconocimiento de sus derechos.
"La badil, la badil, aan takrir almassir !"
" ¡Una solución, parar la ocupación !"
DECLARATION du COMITE DE GREVE
GREVE DE LA FAIM ILLIMITEE DES PRISONNIERS DE GDEIM IZIK
à partir du 1er mars 2016
Prison de RABAT-SALE
« Le champ où la liberté a toujours été connue (…) est le domaine politique et non celui de l’intériorité ou de la volonté. La liberté n’est donc pas de faire ce que je veux mais de commencer une action avec courage.» Hannah ARENDT in « La Crise de la Culture »1974.
Devant les 5 ans et demi de détention arbitraire et le jugement du 17 février 2013 du tribunal militaire illégal des Forces Armées Royales marocaines de Rabat nous condamnant à des peines allant de 20 ans à perpétuité qui sont l’expression de la vengeance de l’Etat marocain face à notre lutte pacifique pour la liberté, nous voulons par cette grève de la faim illimitée :
Attirer l’attention du SG de l’ONU et de l’ONU sur notre situation, l’ONU elle-même ayant reconnu que notre détention est arbitraire ( cf Rapport 2014 du Rapporteur spécial sur la détention arbitraire). La visite de Ban Ki Moon ces jours-ci dans les Campements de Tindouf est l’occasion pour le Front Polisario d’évoquer notre situation et celle de tous les prisonniers politiques Sahraouis au Maroc et au Sahara Occidental occupé.
Renouveler la mobilisation de la Solidarité nationale et internationale sur la situation des Droits de l’Homme dans les Territoires Occupés du Sahara Occidental et sur la situation des prisonniers politiques dans toutes les prisons.
Contribuer à dénoncer les manœuvres et les obstacles mis en place par l’Etat marocain à l’encontre des efforts fournis par l’ONU, tant sur le plan politique-négociations et travail du Représentant personnel du SG-que sur la revendication principale de la Résistance pacifique dans les Territoires Occupés, à savoir l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des Droits de l’Homme alors que cette revendication est portée dans une Résolution par un des membres du Conseil de sécurité depuis 2013.
Accentuer la pression sur l’Etat marocain pour lui faire annuler le jugement du tribunal militaire de Rabat de février 2013 et obtenir notre libération immédiate et sans condition.
Obtenir la reconnaissance de notre statut de prisonniers politiques et de tous nos droits tels que définis par le droit international des droits de l’homme et par le droit international humanitaire.
Solliciter le soutien international des ONG des Droits de l’Homme , des Associations solidaires et de tous les mécanismes spéciaux onusiens pour assurer notre droit à être transférés auprès de nos familles à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental.
Modalités :
Sont partie prenante 12 à 13 prisonniers.
Ne sont pas concernés par la grève les malades et les non volontaires.
L’ASVDH, le CODESA et le Collectif des avocats ont désigné un Comité de suivi de la grève illimitée dont la mission est d’assurer la coordination avec les ONG marocaines des Droits de l’Homme, de nommer les personnes qui viendront à Rabat pour prendre contact avec les responsables politiques des Ambassades et de l’UE à Rabat, d’être en lien avec les membres du Conseil de sécurité et d’informer les Organisations Internationales et les ONG des droits de l’homme sur la situation des grévistes et sur les réponses de l’Etat marocain.
Fait à Salé, le 25 février 2016.
Pour le Comité de la grève illimitée des prisonniers de Gdeim Izik :
Naâma Asfari
Rien pour ce mois