Publié le jeudi 18 juin 2015
Le 30 janvier 2015, le jeune sahraoui Mohamed Lamin Haidala, âgé de 21 ans, a été poignardé et a subit un lynchage de la part de colons marocains à Laayoun, dans les territoires occupés sahraouis. Blessé, il est arrêté par la police marocaine, emmené à l'hôpital pour ses blessures puis il est rapidement transféré à la préfecture de police et placé en garde à vue. Il y subira des violences de la part des officiers. Puis tardivement il est emmené aux urgences sans soins effectifs au final, et cela à deux reprises. A la fin de 72 heures de garde à vue il est emmené à l'hôpital de Laayoun, puis le médecin le fait transférer d'urgence dans un autre hôpital mieux équipé. La famille le fait transférer à ses frais à Agadir. Face au mépris et l'indifférence du personnel, étant sahraoui, la famille décide de l'hospitaliser dans une clinique privée, qui refusera son entrée. De retour à l'hôpital public, Haidala décèdera le 8 février 2015...
Aucune enquête ne sera lancée sur les circonstances de sa mort avant et après son arrestation à Laayoun.
Encore une fois apparaît de façon sanglante le quotidien terrible de l'occupation, à travers la violence des colons, les arrestations arbitraires des sahraouis et la torture, la non indépendance de la justice marocaine, et jusqu'au système de santé qui a toujours été à disposition du pouvoir pour appuyer la répression...
Rappelons que la Mission des Nations Unies au Sahara Occidental (MINURSO) chargée normalement de la mise en place du référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui depuis 1991, ne fait simplement que maintenir le statut quo. Une fois de plus cette année, en avril, a été rejeté lors du Conseil de Sécurité de l'ONU la demande d'étendre la mission de la Minurso à la surveillance du respect des droits de l'homme dans les territoires occupés. C'est d'ailleurs la France complice de Rabat qui a à ce titre encore utilisé son veto !
Takbar Haddi, la mère de Haidala, a entamé depuis le 15 mai 2015 une grève de la faim illimitée devant le consulat du Maroc à Las Palmas aux Canaries, exigeant qu'une enquête indépendante soit mise en place sur les circonstances de la mort de son fils. Elle exige également que son corps soit exhumé et qu'une autopsie soit réalisée. La situation de santé de Takbar Haddi ne fait que se détériorer, avec des hospitalisations répétées, dans le mépris total du pouvoir marocain et espagnol.
La CNT-F tient à exprimer toute sa solidarité avec Takbar Haddi pour que justice soit faite sur les circonstances de la mort de son fils ; La CNT-F salue également toutes les actions de solidarité qui se sont produites aux Canaries avec des chaînes humaines, envahissement du consulat, et manifestations qui se poursuivent en Espagne et dans d'autres pays.
Le cas de Haidala n'est pas isolé ! La CNT-F reste solidaire des familles des victimes sahraouies pour que justice soit faite concernant les disparus, et les assassinats perpétrés dans la rue comme pour Saïd Dembar en septembre 2013, ou dans les geôles marocaines suite à des tortures et des manques de soins comme en témoigne la mort de Hassana El Ouali en septembre 2014. Le nombre de ces victimes ne font qu'augmenter ces dernières années. Et les peines de prison pour actions politiques, ou simple revendication de liberté d'expression et d'autodétermination, sont également de plus en plus lourdes, allant jusqu'à la perpétuité pour certains du groupe des prisonniers de Gdeim Izik. Ces derniers ont d'ailleurs appelé récemment à la multiplication des actions en soutien à Takbar Haddi !
Solidarité internationale et anticoloniale !
Libération de tous les prisonniers politiques sahraouis !
Stop à l'occupation, autodétermination !
Le Secrétariat International de la Confédération Nationale du Travail de France, le 17 juin 2015
Rien pour ce mois