Lettre d’informations et de solidarité avec le mouvement syndical et social du continent américain. Numéro 2. Printemps 2017.
Publié le mardi 25 avril 2017
La tribu des Sioux est mobilisée depuis plusieurs mois pour défendre sa terre et pour préserver la qualité de l’eau qui est utile à l’alimentation de la population. Ce combat se mène contre Energy Transfer Partners (ETP), l’entreprise qui pilote la construction d’un oléoduc de 1885 kms qui acheminera du pétrole de schiste jusque l’Illinois. Plusieurs campements ont été organisés pour regrouper les opposants à cette construction qui menace de pollution l’eau consommée par les Indiens. Symbole de cette résistance la campement de Standing Rock mis en place en avril 2016. Outre ces actions conduites sur le plan local, régulièrement des manifestations de solidarité ont lieu dans différentes villes du pays. Cette opposition des Amérindiens se fondent sur les risques que portent ce projet sur le plan écologique et sur le fait que la décision a été prise en violation de différents traités fédéraux, mettant ainsi en cause « ... le bien-être économique, environnemental et le patrimoine culturel de la tribu...».
L’offensive étatique et policière.
Le président Obama avait suspendu le projet sans demander expressément son arrêt, recherchant un hypothétique trajet alternatif. Trump, 4 jours après son investiture, a relancé la démarche. Il n’est pas inutile de préciser que l’homme d’affaires Trump possède des actions dans Energy Tranfer Partners. Cette décision constitue le motif de l’action policière sur le terrain, action qui n’a
d’ailleurs jamais totalement cessée, voir l’incarcération en octobre 2016 de Red Fawn, opposante active à l’oléoduc.
Le 22 février 2017 les forces de répression sont intervenues sur la réserve de Standing Rock pour détruire ce centre de la résistance indienne et procéder à l’évacuation du camp. Un véritable quadrillage policier et militaire a été mis en place, regroupant des Rangers du Parc National, les forces de l’ordre du Sheriff local, les membres de la Patrouille des Autoroutes, ceux de la Garde Nationale du Dakota du Nord. Plusieurs personnes ont été arrêtées. Mais d’autres points d’ancrage du combat demeurent actifs comme les campements de Sacred Stone, Cheyenne River et 7ème Génération.
La lutte se poursuit également sur le terrain juridique où plusieurs recours ont
été déposés.
Actions internationalistes contre les banques impliquées dans le projet.
En effet plusieurs banques de différents pays participent au financement de la construction de cet oléoduc sans tenir compte des impacts négatifs au niveau de l’environnement. Le 2 février la banque néerlandaise ABN AMRO a décidé la rupture de sa collaboration avec ETP, démarche similaire adoptée par l’établissement suédois NORDEA.
En France quatre banques sont impliquées dans le financement de l’oléoduc : la BNP Paribas, le Crédit Agricole, la Société Générale et Natixis, qui, ensemble, participent à un prêt à hauteur de 2,5 milliards de dollars. A la suite de l’élection de Trump, Natixis a prêté à nouveau 75 millions de dollars et le Crédit Agricole 35.
Agir au nom de la solidarité internationaliste contre l’Oléoduc.
La CNT ne saurait demeurer indifférente à ce combat qui possède des enjeux essentiels : à qui appartiennent les territoires ? A ceux et celles qui y vivent où y travaillent ou aux spéculateurs, aux actionnaires qui impulsent des projets destructeurs tant sur le plan humain qu’écologique ? Cette lutte répond comme en écho à l’action des Zadistes qui s’opposent à l’implantation de l’aéroport de Notre-Dame – des- Landes à Nantes, mouvement de résistance qui pose les mêmes questions. Aussi convient-il de soutenir la lutte des Amérindiens, et pour cela plusieurs possibilités, proposées par CSIA- NITASSINAN :
Faire un don en ligne qui servira à la défense juridique des manifestants-es du camp : https://fundrazr.com/campaigns/d19fAf.
La nation sioux lakota de Standing Rock, de Sacred Stone Camp a besoin que les informations concernant la lutte soient relayées le plus largement possible. Pour cela consulter régulièrement le site : www.csia-nitassinan.org/.
Agir contre la répression orchestrée par l’Etat américain.
Le 27 Octobre 2016 la militante Oglala Lakota Sioux, Red Fawn Fallis, a été arrêtée à la suite d’une descente policière dans le Treaty Camp 1851, au cours de laquelle le camp a été saccagé et des personnes âgées molestées. 140 personnes ont alors été arrêtées. Une seule n’a pas été libérée : Red Fawn. Alors que cette militante était plaquée au sol des coups de feu ont été tirés et elle est accusée de
s’être servie d’une arme. Les vidéos démontrent le contraire. Il s’agit d’une nouvelle opération de manipulation policière, pratique traditionnelle aux USA, identique à celle qui ont conduit à l’incarcération d’un autre militant de la Cause Indienne, Léonard Peltier qui croupit en prison depuis 41 ans.
Red Fawn lors de l’intervention policière aidait des protecteurs de l’eau, blessés par des balles de caoutchouc ou des gaz lacrymogènes. Son véritable crime est d’être une militante conséquente des droits de l’homme, une organisatrice de la lutte de la nation Oglala Lakota Sioux. Elle risque 20 années de prison.
Il est donc nécessaire de se mobiliser pour exiger sa libération :
- En premier lieu l’on peut soutenir cette mobilisation en participant à la collecte financière en faisant un don : https://www.generosity.com/fundraising/free-red- fawn .
Libération de Red Fawn, protectrice de l’eau, incarcérée dans le cadre de la mobilisation contre la construction de l’Oléoduc DAPL à Standing Rock !!
Rien pour ce mois