Alors, ça y est ? Les tyrans du Maghreb et du Machreck tomberaient les uns après les autres ? Mais à qui ou à quoi laissent-ils place ?

Nous ne les regretterons pas, sans aucune ambiguïté, mais comme les acteurs de ces mouvements de révolte le martèlent depuis le début, il ne suffit pas de réaliser des changements de façade.

Les réformes structurelles qui s’imposent ne peuvent advenir en quelques semaines ni même en quelques mois ; la révolution ne peut être qu’un processus sur le long terme, questionnant les bases de fonctionnement de la société. Malheureusement, on peut observer que la réaction a tendance à l’emporter dans les processus électoraux en cours dans les différents pays « libérés », certains des opprimés d’hier risquant fort de devenir les oppresseurs de demain.

Sur le plan économique, le capitalisme n’en sort pas blessé, à peine égratigné, les ministres des « pays riches » s’étant empressé de venir reconnaître les gouvernements de transition avec les patrons des multinationales dans leurs valises. Il s’y recompose donc, déplaçant ses pôles dominants lentement mais sûrement, d’un continent à l’autre, presque au gré des vents et courants.

On peut cependant voir percer une lueur d’espoir au travers des soulèvements massifs ou des timides indignations marquant le ras-le-bol général de la loi des marchés financiers.

Le comité de rédaction