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BIRTEK-SEN est un syndicat créé en 2022 pour organiser les travailleurs et travailleuses de l’industrie textile. Dans cet État où le taux de syndicalisation dans le privé ne dépasse pas les 3% et où la principale confédération, la HAK-İŞ, est proche de l’extrême-droite, BIRTEK-SEN revendique haut et fort son antifascisme et sa combativité. Constitués initialement pour protester contre les journées de travail beaucoup trop longues, les licenciements arbitraires et le harcèlement des femmes par la hiérarchie, iels ont mené 80 jours de grève en quelques mois pour réclamer justice pour leurs camarades licenciés, allant même jusqu’à manifester dans les rues d’Istanbul à l’autre bout du pays.

En effet, devenus majoritaires et très actifs dans les usines Özak Tekstil, les membres de BIRTEK-SEN font face à une répression syndicale sans précédent. Depuis Novembre 2023, le syndicat annonce que 400 de ses adhérent.e.s et sympathisant.e.s ont été licenciés et inscrits sur la liste noire des employeurs. A la répression directe du patron se sont mêlé celle du syndicat jaune HAK- İŞ et celle de la gendarmerie.

Aujourd’hui s’ajoute celle de l’État Turc lui même qui, à la mi-mars, réclame 1,5 millions de Livres Turques au syndicat (soit environ 43 000€) en l’accusant d’avoir… fait pression sur les autres travailleurs et notamment sur ceux du syndicat pro-patronal.

Bien décidés à continuer la lutte, pour eux mais aussi pour l’exemple qu’ils représentent maintenant pour le mouvement ouvrier de Turquie, Birtek-Sen en appellent maintenant à la solidarité internationale pour faire pression sur le groupe Levi’s en exigeant d’eux le respect du droit syndical chez leur sous-traitants.