Publié le jeudi 31 janvier 2008
La CNT décide de signer le texte de soutien à la lutte actuelle de
l'USTKE. Nous condamnons la répression dont les militants syndicalistes de l'USTKE sont aujourd'hui victimes, des méthodes dignes des heures les plus sombres de la France coloniale et caractéristiques des attaques actuelles contre le droit syndical et notamment le droit de grève.
CE combat pour un véritable service public de transport accessible à tous
est aussi le nôtre et nous ne pouvons qu'appuyer la revendication du
retour dans la sphère publique de l'entreprise de transport CARSUD. Nous exigeons la libération sans aucune poursuite judiciaire de tous les
syndicalistes arrêtés ainsi que le respect strict du droit de grève. Un
coup contre l'un d'entre nous est un coup contre tous.
Secrétariat international de la CNT-F
www.cnt-f.org/international
Les militants de l'USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des
Exploités) ont subi ces dernières heures une terrible répression de la
part des forces de police et de gendarmerie de l'Etat colonial en
Nouvelle-Calédonie. 50 d'entre eux ont été arrêtés et sont actuellement
placés en garde-à-vue. 20 autres sont blessés.
Ces méthodes violentes visant à casser une grève et à criminaliser un
syndicat ne sont pas acceptables et ne régleront en rien un conflit
provoqué et aggravé par le patron de CARSUD (entreprise de transport du groupe Véolia) qui refuse toute forme de négociations.
L'USTKE n'est pas un syndicat de "voyous" comme l'a déclaré le
Haut-Commissaire qui a envoyé les forces de l'ordre pour déloger un piquet de grève à coup de grenades lacrymogènes et de tirs à bout portant. C'est au contraire une organisation responsable qui défend les droits des travailleurs, ce que ne supportent pas certains patrons arrogants et provocateurs.
Cela fait plusieurs années que la société CARSUD est confrontée à une
gestion catastrophique tant en terme social que de service rendu aux
usagers.
La Province Sud qui a la compétence dans le domaine du transport régulier de passagers a, au nom du libéralisme, choisi de travailler avec le groupe Véolia dont tout le monde sait que la vocation première n'est pas de transporter les personnes mais de gagner de l'argent.
L'unique revendication de l'USTKE concernait la réintégration d'un salarié
qui n'a jamais été licencié pour vol mais pour des faits qui relevaient de
disfonctionnements au sein de CARSUD, faits qui concernaient bon nombre de salariés dont trois qui, depuis, ont été réintégrés.
Devant la nouvelle situation provoquée par Véolia, actionnaire de Carsud
et par la Province Sud, l'USTKE décide de poser publiquement la question
du transport de passagers dans le seul intérêt de ces derniers. En
conséquence, l'USTKE demande la création d'une régie autonome de transport dirigée et financée directement par la collectivité provinciale. L'USTKE demande l'instauration d'un vrai service public au service du plus grand nombre, à des conditions tarifaires à la portée de tous et dans le cadre d'un réseau réorganisé géographiquement avec des moyens matériels et humains suffisamment conséquents.
L'USTKE demande enfin le retrait du groupe Véolia et la tenue de
discussions avec la Province Sud pour la mise en place de cette régie
autonome de transport PUBLIC.
En résumé, nous demandons depuis des semaines des négociations, des
débats, des discussions sérieuses. Rien de tout cela n'a eu lieu.
Et la seule réponse que nous avons eu aujourd'hui est celle des coups, des armes et des gaz lacrymogènes des forces de l'ordre.
Mais nous tiendrons.
Nous ne voulons pas la guerre, et le Haut-Commissaire a tort de la
provoquer ainsi...
Nous avons décidé de poursuivre la grève générale et nous continuons
invariablement à réclamer la tenue de négociations, autour d'une table,
intelligemment.
Article rédigé par Corinne PERRON, représentante en France de l'USTKE le
jeudi 17 janvier
SOUTIENS A L'USTKE
Nous appelons tous les amis, toutes les associations, les organisations
syndicales et politiques à protester contre la répression policière que
subit l'USTKE et à réclamer la libération des syndicalistes emprisonnés à
Nouméa.
Premiers soutiens :
José Bové
Ligue Communiste Révolutionnaire
Syndicat UGTM : Union Générale des Travailleurs de Martinique
STC : Syndicat des Travailleurs Corses
Syndicat CGT
Les Verts
François Roux (avocat)
Mouvement des Indigènes de la République
Gérard Perron (maire, conseiller général)
Michel Rousseau (coordinateur des Marches européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions)
L'association TERRES DE VENT (espace info énergie Mayenne)
Thierry Baffou ; Toni Briceno ; Yasmina Kherfi
Gauche Aternative Paris 12ème
La Commune Libre d'Aligre
Georges Bartoli (reporter photographe)
François Duteil, Alain Simon, Jacky Foureau (CGT)
Les Alternatifs
Larzac Solidarités
Régis Garrigue (médecin urgentiste - Lille)
Pierre Cours-Salies (professeur Université Paris 8)
Collectifs unitaires
site de l'USTKE
site du comité de soutien
Rien pour ce mois