Mandaté par le Secrétariat International de la CNT, j’ai participé à cette première rencontre des retraités des peuples de l’Union Européenne qui a rassemblé quelque 200 participant·es provenant principalement des plateformes ou mouvements de retraité·es de différentes provinces de l'Etat espagnol ainsi que des représentant·es d’organisations syndicales espagnoles : CGT, CNT et Intersyndicales (Catalogne, Valence…). Des syndicats d’autres pays avaient également été invités, Ver.di (Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft,« syndicat unifié des services ») gros syndicat allemand qui n’était pas présent mais qui a fait une déclaration en vidéo, de France, l’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité·e·s Solidaires, LAB syndicat du Pays Basque Nord et la CNT-F.

La matinée a débuté avec le discours d’ouverture en langue basque depuis la tribune surmontant un bandeau « Europe solidaire, pensions publiques dignes ». Ensuite, ce fut l’intervention de la doyenne de la faculté d’économie qui accueillait ces rencontres. Puis, un exposé professoral à propos du rôle de l’UE dans le système public de retraite présenté avec projection de tableaux et graphiques par un économiste retraité. Enfin, les différentes plateformes sont intervenues pour établir un diagnostic du système public de pensions de l’État espagnol. Le mouvement des retraité·es d’Andalousie a terminé son intervention en appelant à la solidarité avec le Peuple palestinien. Pour compléter, les syndicats révolutionnaires de l'Etat espagnol ont développé leurs analyses avant que les représentants de Solidaires présentent l’Union Syndicale et les travaux du Groupe des 9 (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP , LSR, UNRPA-Ensemble & solidaires). J’ai été invité à prendre la parole au nom de la CNT-F.

La dimension internationale est très importante pour nous et nous entretenons des relations avec la CGT-e et la CNT-e. Face au capitalisme libéral planétaire, l’internationalisme des travailleurs-travailleuses est nécessaire. En France, nous connaissons les mêmes attaques que celles qui ont été présentées ici. Depuis plusieurs décennies, les différentes réformes poursuivent le même but, remettre en cause le système des retraites au nom d’un pseudo réalisme économique, de l’allongement de la durée de vie, de pseudo déficits. Même si nous sommes dans une université d’économie, débattre d’arguments économiques capitalistes n’est pas la solution. Nous n’avons pas à utiliser les théories économiques, les outils du système libéral pour affirmer que la retraite des salarié·es n’est que le prolongement du salaire après une période d’activité, que l’organisation et la gestion des systèmes de retraites n’appartiennent qu’aux seul·es travailleurs/travailleuses, que les « charges patronales » sont en réalité du salaire et que leur exonération est un vol. La CNT est présente dans les luttes pour défendre un système de retraites solidaires par répartition et non par capitalisation, par privatisation du système.
La journée s’est poursuivie avec un tour des différentes luttes avant un travail en 2 groupes : l’un devant compléter et affiner le diagnostic, l’autre travaillant sur les initiatives à développer. Les travaux ont été présentés et discutés en assemblée afin de déboucher sur un communiqué final. Ce dernier a été présenté lors de la matinée de la seconde journée.

Les systèmes de retraites des pays européens peuvent être quelque peu différents mais force est de constater que les réformes imposées par les gouvernements vont dans le même sens et que les constats des situations des retraité·es sont identiques :
 pertes du « pouvoir d’achat » des retraité·es
 pensions minimales insatisfaisantes souvent inférieures au salaire minimum
 inégalités de genre au détriment des femmes
 recul de l’âge de départ à la retraite
 augmentation du nombres d’années de cotisation
 remise en cause du système par répartition et de la solidarité intergénérationnelle
 promotion des fonds de pension privés (retraite par capitalisation)
 augmentation des avantages fiscaux aux entreprises, exonération de charges
Cette rencontre a été l’occasion d’échanges avec la CGT-es et la CNT-es. Des analyses et des propositions communes ont été pointées, avec l’envie de poursuivre nos échanges sur ce thème en particulier.


¡GOBIERNE QUIEN GOBIERNE LAS PENSIONES PÚBLICAS SE DEFIENDEN !


Aldo, Interpro 12/46