Secrétariat international de la CNT

Protestation contre la condamnation des cinq activistes de la société civile d’Ouzioua

par le tribunal de Taroudant au Maroc

Publié le lundi 15 janvier 2007

Protestons ensemble contre le verdict de la discrimination du jeudi noir au tribunal de Taroudant au Maroc contre la lutte des paysans pauvres d'Ouzioua pour leur droit aux biens publics

Envoyez votre protestation au ministre de la justice

par Fax : 212 037723710 ,
par e-ail : courrier mj.gov.ma

Envoyez votre soutien aux paysans pauvres
par e-mail à : tarwd_orgs yahoo.fr

Au verdict du 21 décembre 2006 au tribunal de Taroudant au Maroc, les militants de la société civile d'Ouzioua sont condamnés à quatre mois de prison avec sursis, payer une amende de 2500 dhs et les dépenses de la caisse dans vingt jours.

Il est à rappeler que cinq militants de la société civile d'Ouzioua ont été poursuivis par les autorités de Taroudant, pour motif de manifestation publique non autorisée, suite à l'organisation de la marche rouge du 07 mai 2006.

Ce lourd procès est agression judiciaire contre les droits de l'homme, à savoir le fait de manifester contre des injustices. En fait, il vient aussi , couvrir le président de la commune d'Ouzioua et les autorités de Taroudant, qui sont accusés pour vol de biens publics d'Ouzioua, dont les trois millions de dirhams réservés à l'électrification et
l'approvisionnement en eau potable, dans le cadre de la réhabilitation des paysans pauvres, qui ont perdu leurs maisons à cause de la construction du barrage Moukhtar Soussi.».

La marche rouge du 7 mai 2006 des paysans pauvres d'Ouzioua pour leur droit à l'électrification, à l'eau potable, à l'eau d'irrigation et à l'exploitation des ressources naturelles autour du barrage Mokhtar Soussi a été suivie d'une répression judiciaire. Comme son habitude, le régime marocain poursuit les militants de la société civile d' Ouzioua devant le tribunal de première instance à Taroudant. La première audience du 28 septembre 2006 a été reportée successivement au 2 novembre 2006 puis au 7 décembre 2006.

Les cinq militants poursuivis sont :

- Aakik Driss, secrétaire général du syndicat des paysans pauvres.
- Amal Lahoucine, président de l'association Ifghelen.
- Chkib Boubker, vice président de l'association Atlas.
- Bouichou Mohamed, membre du conseil de la commune d'Ouzioua.
- Id bouichou Mohamed, paysan pauvre membre de l'association Atlas.

Malgré les ressources naturelles très importantes de la région d'Ouzioua et les dons de l'Agence française du développement pour la construction du barrage Moukhtar Soussi, 35 douars de la commune d'Ouzioua sont dépourvus d'électricité et de l'eau potable.

L'État marocain oblige trois douars qui ont perdu leurs terres à cause de la construction du barrage Mokhtar Soussi de payer 4900 dirhams par maison, pour être branchés au réseau électrique national, sachant que le ministère de l'Équipement avait financé le branchement électrique du barrage Mokhtar Soussi au

Les habitants de sept douars qui ont perdu leurs maisons après la construction du barrage sont dépourvus d'électricité et d'eau potable depuis 2001, cela malgré le financement du projet de réhabilitation des paysans pauvres par l'État, qui a alloué un fond de 315 millions de centimes à l'électrification et à l'approvisionnement en eau potable. Sachant que ce fond est la somme d'un million dhs de revient de la vente
des arbres des paysans pauvres perdus au barrage et vendus par le président de la commune, plus un million dhs versé comme don du ministère de l'équipement, plus un million dhs versé par le ministère de l'intérieur. Ce sont donc des biens publics que l'état doit couvrir au lieu de rester bouche bée ?

L'Agence de l'eau de Souss Massat n'hésite pas à piétiner le droit naturel des paysans pauvres à l'eau d'irrigation provenant du barrage, en faisant stopper l'écoulement naturel de l'eau, pour réserver l'eau aux fermes des grands propriétaires.

En 2003 les paysans pauvres ont perdu plus de 1200 oliviers à cause de l'arrêt total de l'eau du barrage. L'Agence de l'eau de Souss Massat est intervenue pour mettre en place des « associations de l'eau » contrôlées par le président de la commune, pour accepter un débit de 100 litres par seconde au lieu de 450 litres par seconde comme débit naturel, ce qui va encore multiplier les dégâts dans les champs des
paysans pauvres en violant leur droit naturel è l'eau au barrage Moukhtar Soussi.

Cette année, les paysans pauvres d'Ouzioua n'ont pas pu cultiver leurs champs à causse de l'insuffisance de l'eau de l'irrigation. Alors que le barrage Moukhtar Soussi qui est constitué par la sueur et le sang des paysans pauvres, réserve l'eau aux domaines des grands propriétaires au Souss.

Le massacre de la vie des paysans pauvres d'Ouzioua est bien planifié par le régime, qui ne cesse un jour de provoquer la dignité des Amazighs au Souss. Ce qui demande une intervention bien organisée par tous les amazighs dans la région.
Il est temps de bien enlever les masques pour voir les choses claires et nettes, et que la terre, l'eau, l'arganier et l'amazighité soient notre cause de lutter ensemble.

Syndicat des paysans d'Aoulouz

Aakik Driss
Amal Lahoucine

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