Publié le mercredi 4 mars 2009
La commission d'enquête et d'investigation, constituée par 14 ONG de la
société civile marocaine, a conclu dans son rapport que : « les événements
qu'a connus Sidi Ifni sont essentiellement liés au non respect par l' État
marocain des droits civils et politiques, des droits économiques sociaux et
culturels et au manquement à ses engagements internationaux de garantir à
la population de la ville les droits prévus dans la charte universelle, en
particulier le droit à la dignité.».
L' État a opté pour la manière forte pour répondre à la population de la
région de Sidi Ifni (Sud Ouest du Maroc) qui n'a pas cessé de revendiquer
son droit à un plan de développement approprié, qui mettrait un terme à la
marginalisation et au chômage subis. Pourtant cette ancienne colonie
espagnole, restituée au Maroc qu'en 1969, est réputée pour ses richesses
locales et notamment halieutiques.
Le 7 juin 2008, les autorités ont fait appel à différentes forces de
sécurité pour mener une expédition punitive. Les témoignages confirment
l'usage du tabassage et matraquages systématiques, des violations et
saccages des domiciles, tortures et traitements dégradants notamment envers
les femmes… Sidi Ifni a subi durant de nombreux jours un véritable état de
siège.
Certains des jeunes et des militants arrêtés suite à ces évènements ont été
déférés devant les tribunaux et condamnés jusqu'à un an de prison ferme.
D'autres ont été pris en otage et après 9 mois de détention et de
pseudo-investigations, comparaissent ce jeudi 5 mars devant le Tribunal de
grande instance d' Agadir. Le pire est à craindre. Ils risquent de lourdes
peines, uniquement pour l'exemple. D'autant plus que le flagrant délit argué
par les autorités est fallacieux ; certains militants associatifs ont été
interpellés longtemps après les événements du 7 juin. Tel est le cas par
exemple de Khadija ZIANE, arrêtée le 28 juillet lors d'une visite des
familles à la prison d'Inzegane. C'est en tant que Présidente de
l'Association Femmes de Sidi Ifni Aït Baamrane qu'on voudrait lui faire
payer son engagement et son soutien en faveur des victimes de la répression
subie.
Le Collectif Maghreb Solidarité, tout en exigeant la libération des détenus
de Sidi Ifni, œuvre à la matérialisation de son soutien par l'envoi d'une
délégation d'observateurs étrangers pour assister au procès du 5 mars à
Agadir.
Le Collectif appelle les associations, syndicats, forces politiques… et tous
les citoyens épris de liberté et de la défense des droits de l'homme à
amplifier la solidarité internationale conformément au cri / témoignage,
poignant et émouvant, de Malika, mère du détenu RIFI, lors de la réunion
publique organisée à Paris le 12 février.
Premiers Signataires : COLLECTIF MAGHREB SOLIDARITE (ATMF, ATTAC, ATF,
CNCU, CNT, FTCR, NPA , PCOF , PCOT, SOLIDAIRES, UTIT, VERTS, AMF , ASDHOM,
ATF-PARIS, CRLDHT , CORELSO, PDP, FDLT , MRAP, MQJS, RIAS…)
c/o FTCR, 3, rue de Nantes 75019 Paris – Tel : 0146075404 -
maghrebsolidarite ras.eu.org
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