Publié le mercredi 2 avril 2014
Le 9 décembre, les cheminots sud coréens ont entamé une grève contre la privatisation de la nouvelle ligne de TGV.
En effet, celle-ci ne sera plus gérée par l’entreprise publique KORAIL mais par une filiale, nouvellement créée. Les cheminots voient donc se profiler la vente au privé de ce qui est aujourd’hui un service public. La grève a pris fin le 30 décembre suite à l’engagement du gouvernement coréen de créer une commission parlementaire pour empêcher toute privatisation.
Par-delà la lutte opiniâtre menée par la KCTU qui a mobilisé 200 000 travailleurs, il faut surtout retenir la répression débridée dont a fait preuve le gouvernement coréen. Après avoir tenté d’intimider les grévistes avec la menace de licenciements massifs et l’utilisation de l’armée comme briseurs de grève, la police a investi le siège de la confédération et a arrêté 120 syndicalistes et dirigeants syndicaux. D’autres n'ont pu rester libres qu’en se réfugiant dans un temple bouddhiste ou dans la clandestinité. Il a fallu une grève générale appelée le 28 décembre ainsi que des rassemblements dans le monde entier, comme celui auquel la CNT a participé devant l’ambassade de Corée à Paris, pour que le gouvernement accepte de négocier.
Après plus de 20 jours de grève, ce compromis sur la mise en place d'une commission parlementaire aura permis la fin de la grève, mais le syndicat reste néanmoins sceptique et vigilant. Malgré la reprise du travail, les mandats d’arrêt à l’encontre de 65 dirigeants syndicaux n’ont pas été levés, et le secrétaire du syndicat Kim Myug-hwan et le porte parole Choi Eun-cheol sont toujours réfugiés à l’intérieur d'un temple et refusent de se rendre à la police.
(Suite parue dans le Combat syndicaliste d'avril 2014)
Suite à la grève des cheminots coréens, onze dirigeants syndicaux de la KCTU (Korean Confederation of Trade Unions) sont toujours en prison. Quatre autres ont été libérés sous caution et sont toujours en attente de jugement. Le gouvernement de la présidente Park n’a cessé d’attaquer le mouvement social et plus particulièrement les organisations syndicales. Le syndicat des enseignants fort de 60 000 adhérents (KTU) a été interdit au prétexte qu’il avait maintenu l’adhésion de 22 de ses membres qui avaient été licenciés de façon illégale. Les statuts du syndicat de la fonction publique (KEGU) ont, eux, été refusés à l’enregistrement malgré ses 135 000 membres.
Les organisations syndicales coréennes sont soumises à une autorisation gouvernementale. La KCTU, organisation combative de luttes de classe, n’avait été reconnue qu’après de nombreuses grèves. Le 25 février dernier, à l’appel de la KCTU et de mouvements de paysans et d’étudiants, une grève de protestation contre la politique répressive du gouvernement a été largement suivie par plus de 100 000 manifestants.
La lutte pour la libération des onze syndicalistes de la KCTU prend une dimension internationale. La CNT lui apporte son total soutien.
Rien pour ce mois