Publié le jeudi 1er mars 2018
Le premier Congrès du Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (CLA) s’est tenu à Boumerdes les 23 et 24 décembre 2017 en présence d’une cinquantaine de congressistes, issus d’une trentaine de wilayas, et d’une vingtaine d’invités nationaux et internationaux.
Près de quinze ans après sa création, et dix ans après la disparition de son fondateur, Redouane Osmane, figure reconnue du mouvement social, c'est un moment historique pour les membres de l'un des premiers syndicats autonomes algériens. Après des débuts en dehors du cadre officiel des institutions, uniquement à Alger, et après un élargissement en 2007 à d’autres régions, le CLA a obtenu la reconnaissance officielle de l’État algérien en 2013 et s’est transformé en Conseil des Enseignants de Lycée d’Algérie (CeLA). Le CLA est aujourd’hui implanté dans une trentaine de wilayas.
Le CLA est un syndicat autonome d’enseignants du secondaire qui a été créé en 2003 dans le prolongement de l'association des enseignants sans statut et de sa lutte pour l'intégration des enseignants contractuels à partir de 2001. Après avoir remporté cette lutte, l’association est devenue la coordination des enseignants des lycées afin de défendre leurs revendications socio-professionnelles. Cela intervenait dans un contexte où le métier de l'enseignant avait été dévalorisé. Il y avait trois revendications : l'augmentation du salaire à 100%, l'élaboration d'un statut particulier pour les travailleurs de l'éducation et une retraite après 25 ans de service.
Dans le contexte actuel de réformes des retraites et du code du travail, similaires à celles que nous connaissons en France, et du vote de la nouvelle loi de finances pour 2018, le CLA s'implique dans tous les combats des travailleurs, des chômeurs, du mouvement social en général en fonction de ses capacités de mobilisation. Depuis 2016, le CLA participe au front syndical regroupant plusieurs syndicats autonomes afin de s'opposer à la politique du gouvernement concernant ces réformes.
En parallèle, le CLA s'inscrit dans les luttes à l'échelle internationale concernant l'offensive impérialiste sur les acquis des travailleurs ou dans les mobilisations concernant la lutte du peuple palestinien, etc. Le CLA est tourné vers la lutte directe, de terrain, pour s’opposer aux réformes libérales. Il propose une forme d'organisation autonome aux travailleurs, indépendante des pressions du pouvoir politique et de l'argent des ONG, pour une école publique de qualité. Dans ce sens, il refuse les détachements pour les membres du bureau national bien qu’il laisse les représentants régionaux libres de prendre ou non des détachements. Cela s'explique en grande partie par le temps important que peuvent prendre des visites à des sections locales dans des villes difficiles d’accès et les grandes distances du territoire algérien (notamment pour les réunions à Alger). Le CLA applique donc à ce niveau une politique qui se veut pragmatique.
Après des discussions sur le fonctionnement interne du syndicat, le congrès s’est conclu par le renouvellement de son secrétaire général (Achour Idir) et l’élection du nouveau bureau national avec des représentants de plusieurs wilayas et une femme, le syndicat prévoyant d'autres sièges au bureau national pour assurer la représentation féminine.
Groupe de Travail Afrique
Article publié dans le Combat Syndicaliste n°431 (Février 2018)
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