Publié le mardi 7 octobre 2008
Nous
organisations signataires de cette lettre, membres de la « Red de
Hermandad y Solidaridad con Colombia - REDHER », dénonçons devant
la communauté nationale et internationale et rejetons
catégoriquement les faits arbitraires et injustifiés par le biais
desquels le Département administratif de sécurité – DAS – de la ville
de Santiago de Cali, Vallée du Cauca, a expulsé du pays CHRISTINA
FRIEDERIKA MÜLLER, de nationalité allemande, qui accompagnait des
organisations de défense des droits humains.
Christina a été victime de plusieurs actes arbitraires, de
privation de liberté illégale, et a été privée de son droit à la
communication. Elle a été expulsée de Colombie avec interdiction
d'entrer dans le pays pour 7 ans, comme motif d'« avoir mis en danger
la sécurité nationale, l'ordre public, la santé publique, la
tranquilité sociale, la sécurité publique, ou parce qu'il existerait
des informations des services de renseignements indiquant qu'elle
représentait un risque pour la sécurité nationale, l'ordre public, la
sécurité publique ou la tranquillité sociale ».
CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER avait été invitée par différentes
organisations de défense des droits humains de Colombie membres de la «
Red de Hermandad y Solidaridad con Colombia - REDHER », afin de
réaliser une investigation sur les impacts des violations de droits
humains dans différentes régions du pays. Ce cas, comme bien d'autres,
démontre clairement la politique du gouvernement visant à empêcher les
ressortissants colombiens et étrangers d'effectuer des vérifications au
sujet des graves violations de droits humains commises sous ce
gouvernement.
CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER avait participé à de nombreuses activités
d'accompagnement convoquées par COS-PACC, organisme qui l'avait invitée
dans le pays. Entre autres la Mission d'accompagnement à la communauté
de la Province de la Liberté, dans le département de Boyaca, convoqué
par COS-PACC, et à laquelle ont participé la Vice-présidence de la
République et la Defensoria del Pueblo.
Les faits :
1- Le 1er octobre 2008 à 17h30 approximativement, la citoyenne
allemande CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER traversait la place de San
Francisco de la ville de Cali en compagnie d'un membre du Comité de
solidarité avec les prisonniers et prisonnières politiques, section
vallée du Cauca, et du Syndicat des travailleurs de la métallurgie
SINTRAMETAL - Yumbo.
2- Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la place, cinq personnes qui,
sans montrer de pièce d'identité, s'identifièrent comme fonctionnaires
du Département administratif de sécurité – DAS, s'interrogèrent sur les
raisons de sa présence dans le pays. Ces cinq personnes l'emmenèrent
immédiatement dans les installations du DAS.
3. Les avocats de l'Association pour l'investigation et l'action
sociale NOMADESC et la Fondation comité de solidarité avec les
prisonniers et prisonnières politiques se déplacèrent dans les bureaux
du DAS pour s'informer de la situation de CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER.
Au début, les fonctionnaire du DAS ont nié qu'ils détenaient CHRISTINA
FRIEDERIKA MÜLLER. Quelques heures plus tard, le fonctionnaire JHON
MARIO VALENCIA a déclaré que la citoyenne allemande se trouvait
effectivement dans les bureaux du DAS et qu'elle était sous
investigation pour déterminer les conditions de son entrée au pays.
4- Par la suite, le fonctionnaire OSCAR VASCO, se présentant comme le
chef des affaires étrangères de l'organisme de sécurité, se présenta
sur les lieux affirmant qu'elle pourrait être détenue par le DAS
pendant 72 heures sans communication et en lui refusant le droit de
parler à un avocat. Le téléphone cellulaire de CHRISTINA FRIEDERIKA fut
confisqué.
Le personnel du DAS a refusé de recevoir une demande écrite d'information sur les
raison de la détention.
5- Finalement, le 2 octobre 2008 à 13h40, CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER
fut expulsée par la DAS. Cette expulsion s'est effectuée en ignorant
les normes du droits international car :
Elle a été détenue sans mandat judiciaire ;
elle a été sans droit à la communication du 1er jusque dans la matinée du 2 octobre ;
elle n'a pas eu droit à un avocat ;
elle a subit une longue détention et de longs interrogatoires sans présence de son
avocat ;
le 1er octobre, la sous-directrice des affaires étrangères du DAS,
Lilia Maria Babativa Velasquez, a ordonné l'expulsion de CHRISTINA
FRIEDERIKA MÜLLER sans lui laisser exercer son droit à la défense ou de
faire appel de cette décision ;
CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER n'a pu parler à son avocat que 15 minutes avant
l'expulsion.
Les faits que nous dénonçons constituent clairement une atteinte au
travail de défense des droits humains en Colombie et visent à empêcher
la communautés internationale d'observer, documenter, et dénoncer les
politiques et les pratiques systématique qui portent atteinte à la vie,
la liberté et l'intégrité physique et morale tout comme aux violations
quotidiennes des droits économiques sociaux et culturelles commises par
le gouvernement colombien. Nous sommes inquiets que ce qui vient de se
passer devienne une pratique récurrente, cette situation s'étant déjà
présentée plusieurs fois.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons d'écrire aux autorités
colombiennes, aux organismes intergouvernementaux de droits humains et
aux représentations diplomatiques de la Colombie dans tous les pays
pour exiger :
Que soit ouverte une investigation sur les membres du DAS qui ont
participé à la détention illégale et arbitraire du processus
d'expulsion.
Que soit aboli le décret 4000 de 2004 selon lequel « les dispositions
relatives à l'expédition de visa, controle des étrangers ne sont pas
nécessairement liées aux autres dispositions en matière d'immigration »
en ce qui à trait aux expulsions et déportations, puisqu'il viole les
normes du droit international en matière de droits humains, laissant au
libre arbitre des fonctionnaires administratifs le droit de restreindre
ou d'éliminer des droits fondamentaux parmi lesquels le droit à la
défense et au procès juste et équitable.
Exiger au gouvernement colombien une explication sur la politique
qu'il applique à l'encontre des personnes et organisations
internationales de coopérant et d'accompagnateurs et accompagnatrices.
Bogotá, 2 octobre 2008
ORGANISATIONS SIGNATAIRES :
RED DE HERMANDAD Y SOLIDARIDAD CON COLOMBIA
FCSPP – FUNDACION COMITÉ SOLIDADARIDAD CON LOS PRESOS POLITICOS
FCSPP – SECCIONAL VALLE
CORPORACION SEMBRAR
ORGANIZACIONES SOCIALES DE ARAUCA
COSPACC – CORPORACION SOCIAL PARA LA ASESORIA Y CAPACITACION COMUNITARIA
CNA – COORDINADOR NACIONAL AGRARIO
INS – INSTITUTO NACIONAL SINDICAL
FEDEAGROMISBOL – FEDERACION AGROMINERA DEL SUR DE BOLIVAR
CISCA – COMITÉ DE INTEGRACION SOCIAL DEL CATATUMBO
CNA NARIÑO
NOMADESC
CAMPAÑA PROHIBIDO OLVIDAR
CODHESEL
RED EUROPEA DE HERMANDAD Y SOLIDARIDAD CON COLOMBIA :
Kolumbien Kampagne Berlín (Alemania)
Colectivo AYNI de Bruselas (Belgica)
Comité de Solidaridad Carlos Fonseca (Italia)
Confederación Cobas (Italia)
Colombia Solidarity Campaign (Bretaña)
Espacio Bristol-Colombia, (Inglaterra)
Colectivo Ginebrinos de Solidaridad con los Pueblos Colombianos –Ginebra (Suiza)
Solidaridad con Colombia de la región Berna- COLISOL (Suiza)
Colombia Solidarity Network (Irlanda)
TIO Francia
Association France Amérique Latine AFAL- Comité Colombia-Lyon (Francia)
Colectivo revista Resistencias (Grecia)
Komite Internazionalistak (País Vasco)
Colectivo de Solidaridad por la justicia y dignidad de los pueblos-COLICHE (La
Rioja, España)
Comité de Solidaridad Internacionalista de Zaragoza, España
Colectivo IQUIQUE, Universidad de Zaragoza, España
Centro de Documentación y Solidaridad con América Latina y África-CEDSALA (Valencia,
España)
Asociación Paz con Dignidad, España
Comité de Solidaridad con América Latina - COSAL-XIXON (Asturias, España)
Confederación General del Trabajo (CGT, España)
CNT (Francia)
EN AMERICA :
Proyecto de Acompañamiento y Solidaridad con Colombia -PASC (Canadá)
Frente Popular Darío Santillán (Argentina)