Publié le lundi 28 mars 2011
Il a fallu des semaines d'atermoiements et de tergiversations pour que les gouvernements occidentaux se décident à envoyer les troupes de l'ONU pour mettre fin, disent-ils, à la boucherie de Mouammar Kadhafi contre le peuple libyen.
Nous n'avons aucune confiance en ces dirigeants occidentaux qui depuis des décennies n'ont fait qu'appuyer des dictateurs qui ont préservé leurs intérêts néo-coloniaux.
Toutes leurs interventions militaires n'ont eu pour but que d'accaparer les richesses économiques ou de défendre des intérêts géo-politiques. Que ce soit en Irak, ou en Afghanistan. L'argument a toujours été celui d'une guerre juste, nécessaire pour garantir la chute du tyran et la protection des civils. Or c'est une nécessité à géométrie toujours variable : combien de satrapes et de marionnettes néo-coloniales n'ont-ils pas protégés, et protègent toujours, quand leurs intérêts le demandent ?
Kadhafi, dictateur sanguinaire et bourreau de son peuple, uniquement motivé par la défense des privilèges de son clan, est lui même devenu un de ces supplétifs, après avoir tenté de promouvoir, pendant des décennies, une pseudo-unité africaine qui répondait à son ambition hégémonique. Pour cela, il a dépensé sans limites, en puisant dans la manne pétrolière, de quoi acheter et soutenir tous les dictateurs et corrompus du continent africain. Par moments, ses intérêts ont pu se trouver en contradiction avec les intérêts des néo-colonialistes occidentaux, ce qui lui a permis de se forger une image d'anticolonialiste.
Mais après l'échec de ses projets, il s'est vite rallié au camp de la domination impérialiste et est devenu le chien de garde de l'Occident en enfermant, entre autres, les travailleurs migrants qui désiraient venir en Europe. Et en adhérant sans réserves à la politique américano-européenne.
C'est lui qui, comme Michèle Alliot-Marie et le gouvernement français, regrettait le départ de Ben Ali.
Et plus tard de Moubarak. Au moins, on ne peut l'accuser de la même hypocrisie que tous les ralliés de la 25 ème heure aux révolutions populaires arabes que sont Sarkozy et Obama.
Aujourd'hui il est très difficile de voir clair dans ce qui se passe en Libye, de savoir qui sont les insurgés. Mais une chose est certaine : ils participent de ce vaste mouvement populaire qui secoue le monde arabe et africain. De cette volonté de se débarrasser de ces tyrans corrompus qui vivent sur le dos du peuple. Bien entendu, les impérialistes de toujours y voient aussi une occasion d'avancer leurs pions et de tenter de s'approprier les richesses pétrolières libyennes et, aussi en Tunisie ou en Egypte, de bloquer l'élan révolutionnaire pour imposer de nouveaux dirigeants à leur solde. Derrière la soi-disant défense de la démocratie il n'y a que la soif de pillage et de contrôle des richesses et matières premières. La résolution de l'ONU et l'intervention de l'OTAN signent l'échec de la Ligue Arabe et de l'UA a intervenir pour défendre les justes revendications de liberté de la population libyenne. La révolution arabe et africaine en cours devra s'en souvenir et reconstruire des organisations qui prendront réellement en compte la défense des peuples.
Le mouvement de soutien à la révolution arabe et africaine ne doit pas se laisser berner par les intentions des impérialistes.
De même la population française ne doit pas se laisser manipuler par Sarkozy qui tente de se servir des souffrances du peuple libyen pour de la basse politique intérieure. La machine de propagande est de nouveau lancée dans tous les médias et on voudrait nous faire croire que la France dirigerait quoi que ce soit dans cette guerre.
Alors que tout le commandement est américain et que la grande majorité des moyens militaires engagés l'est aussi. Toute cette propagande mensongère ne sert qu'à redorer l'image bien ternie de celui qui nous impose les politiques anti-sociales les plus injustes. Celui qui diffuse la haine et pousse à la montée du FN.
La CNT soutien le peuple libyen dans sa lutte pour la liberté politique, l'égalité sociale et le plein contrôle de ses ressources.
La CNT s'oppose a toute aventure néo-coloniale en Libye.
La CNT condamne aussi toute exaction commise à l'encontre des populations
civiles, des étrangers et des migrants.
Vive la solidarité internationale des travailleurs !
Et à Kadhafi nous renvoyons la proposition qu'il avait faite aux dirigeants de l'OLP assiégés par l'armée sioniste à Beyrouth en 1982 : « Suicidez vous !!! »
Rien pour ce mois