Secrétariat international de la CNT

N’oublions pas les prisonniers politiques amérindiens

Publié le samedi 15 octobre 2016

Du 09 au 14 octobre s’est tenu à San Cristobal de las Casas (Chiapas, Mexique) le 5ème congrès du Conseil National Indigène (CNI), un espace de coordination entre communautés autochtones cherchant à reconstruire leur identité et leur autonomie dont font partie les Zapatistes. Cela a aussi été l’occasion de célébrer les 20 ans du CNI. Même si la volonté de résistance et les luttes des communautés amérindiennes sont toujours aussi fortes, cet anniversaire a été attristé par l’absence de tous ceux qui manquaient. Ceux qui sont tombés et ceux qui, victimes de la répression d’un gouvernement à la solde des multinationales croupissent en prison.

Ces Zapatistes en prison pour les 20 ans du CNI

Nous pensons tout particulièrement aux prisonniers de San Pedro Tlaxnico, Pedro Sánchez Berriozábal, condamné à 52 ans de prison ; Rómulo Arias Mireles, condamné à 54 ans de prison ; Teófilo Pérez González condamné à 50 ans de prison. Ainsi que pour Dominga González Martínez, Lorenzo Sánchez Berriozábal et Marco Antonio Pérez González, toujours en attente de leur peine.

Comme le disait le CNI dans son communiqué du 30 septembre « Nos compas sont emprisonnés pour avoir défendu l’eau, le territoire et la vie de leur village. San Pedro Tlanixco a été qualifié par le mauvais gouvernement de village terroriste, alors qu’il n’a pas cessé d’alimenter la terreur durant des années durant une longue traque des comuneros qui ont défendu leurs ressources naturelles avec dignité, traque qui n’a toujours pas pris fin. Aujourd’hui nous répétons de nouveau leurs noms, et les avoir à nos côtés est une exigence pour laquelle il ne peut y avoir de répit. »

La communauté indigène nahua de San Pedro Tlanixco (Etat de Mexico-Mexique) a été victime de spoliation depuis près de 30 ans, d’abord du fait de la construction de l’autoroute privée reliant Tenango à Ixtapan de la Sal, et ensuite du fait de l’accaparement de l’eau de ses sources par des chefs d’entreprises de production horticole mexicains et étrangers installés dans la municipalité de Villa Guerrero. Cela a abouti à la mort d’un de ses dirigeants et l’incarcération depuis 2003 des 6 camarades mentionnés plus haut.

Des dizaines d’autres prisonniers politiques du CNI incarcérés pour avoir défendu terre et territoire

Il faut répéter encore et encore que sous couvert de guerre contre les narcos, l’Etat mexicain mène une guerre sociale, tuant, emprisonnant, faisant disparaître ceux qui osent se lever contre sa politique de vol des ressources et d’expropriation au profit des multinationales locales et étrangères. C’est la guerre dénoncée par les Zapatistes menée par ceux d’en haut contre ceux qui luttent « en bas, à gauche » contre le capitalisme.
Un autre exemple, les 43 étudiants d’Ayotzinapa, dans l’Etat du Michoacan, disparus depuis maintenant plus de deux ans. L’école normale d’Ayotzinapa continue de subir la répression et les attaques du régime avec l’assassinat début octobre de deux étudiants supplémentaires.
Il nous semble essentiel d’associer plus largement les prisonniers amérindiens dans d’autres pays comme Léonard Peltier, emprisonné depuis 40 ans aux Etats-Unis et les prisonniers Mapuches.
Le mercredi 12 octobre a marqué le 524ème anniversaire du début de la colonisation des Amériques avec son cortège de massacre et d’emprisonnement. Cette colonisation est toujours en cours comme en témoigne la lutte contre le projet d’oléoduc DAPL sur la réserve sioux de Standing Rock dans le nord Dakota.
La solidarité avec les luttes de là-bas et nos camarades amérindiens emprisonnés doit être l’expression de la lutte commune que nous menons tous contre l’hydre capitaliste sous ses formes et expressions multiples.

François-Xavier, Groupe de travail Amériques

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