Secrétariat international de la CNT

Menaces sur les enseignant-e-s marocain-e-s d’ELCO en France

Article paru dans le Combat Syndicaliste de Septembre 2013

Publié le lundi 2 septembre 2013

titre documents joints

Les ELCO (enseignements de langue et culture d'origine) s'adressent aux enfants (d') immigrés portugais, italiens, espagnols, ex-yougoslaves, marocains, algériens, tunisiens et turcs résidant en France.

Ce sont des cours pendant lesquels ces enfants, volontaires, apprennent la langue du pays d'origine de leurs parents. Les ELCO sont régis par une circulaire de 1975. Officiellement, ils avaient à l'origine pour objectif de maintenir « des enfants étrangers dans la connaissance de leur langue et culture d'origine » et de leur permettre de réintégrer plus facilement un cursus scolaire en cas de retour au pays.

Cet enseignement de langue et culture d'origine s'adresse essentiellement aux élèves de l'école élémentaire. Mais certains cours existent également dans des collèges. Ils sont dispensés par des enseignants recrutés, formés et rémunérés par leur pays d'origine et se déroulent dans les écoles soit en fin d'après-midi soit le mercredi.

En 2012 et 2013, les enseignants d'ELCO marocain en France ont mené plusieurs grèves et organisé des sit-in devant l'ambassade du Maroc en France. Des mobilisations ont également eu lieu en Espagne et en Belgique. Ils dénoncent leurs conditions de travail et de vie, en particulier de graves discriminations administratives dont le sous-paiement et l’absence de couvertures sociale et médicale sur leurs lieux de travail. Ils s’estiment soumis à des conditions de travail inhumaines et illégales, au vu des privilèges concédés aux autres fonctionnaires marocains en poste en Europe ou même par rapport aux droits les plus élémentaires octroyés aux citoyens de l’Union Européenne.

Une partie d'entre eux ont constitué en juin 2013 une section française de la Fédération Nationale de l'Enseignement, affiliée à l'Union Marocaine des Travailleurs (FNE-UMT).

Suite à leur mobilisation, 144 enseignant-e-s sont menacé-e-s de rapatriement par les autorités marocaines, contre leur consentement, d'ici 2015. Pour certain-e-s, leur contrat se terminant au 31 août 2013 ne sera tout bonnement pas renouvelé. Parmi eux, certain-e-s vivent en France depuis plus de 10 ans, leurs enfants y scolarisés. Ce rapatriement dans l'urgence d'une partie des enseignant-e-s contestataires a pour corollaire le recrutement, dans d'urgence également, d'autres enseignant-e-s pour les remplacer, enseignant-e-s qui n'auront pas le temps de se préparer et de se former à enseigner à des enfants de parents ressortissants marocains étant le plus souvent nés et ayant grandi en France.

Les enseignant-e-s d'ELCO ont poursuivi leur mobilisation cet été au Maroc, en organisant notamment des rassemblements devant le ministère de l'éducation marocain et la fondation Hassan 2 qui gère une partie d'être eux. Le régime chérifien semble une fois de plus faire la sourde oreille. La lutte continue.

P.-S.

pour plus d’informations :

* le mail section française de la FNE-UMT : Fne_Maroc_France yahoo.fr

* la fiche technique des enseignant-e-s d’ELCO marocain-e-s en France (Document réalisé par les enseignant-e-s mobilisé-e-s)

* le tract rédigé par les enseignant-e-s suite à leur rencontre avec les responsables de la fondation Hassan 2 à Rabat le 15 août 2013 (en arabe)

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