Publié le jeudi 23 février 2012
18 février 2012
La lutte des chômeurs initiée il y a une vingtaine d'années par l'ANDCM continue à se structurer, malgré sa non reconnaissance par l'État marocain. Elle se développe dans toutes les régions du Maroc contre le chômage et la précarité, et s'inscrit plus largement dans une logique de lutte de classe contre le capitalisme.
En réponse, le Makhzen radicalise également la répression : chaque rassemblement est maté par les forces de l'ordre, des militants sont blessés, arrêtés voire emprisonnés. Deux militants de Youssoufia attendent en prison depuis sept mois leur jugement. Un militant de Taza a été condamné le 14 février 2011 à dix mois de prison ferme pour « destruction de bien public » et « violence contre personne détentrice de l'autorité » suite aux événements qu'a connu Taza en ce début d'année.
Le 27 octobre 2011, au lendemain de la commémoration des vingt ans de l'ANDCM, Kamel Al Hassani a été assassiné en pleine rue par le régime. C'est le troisième martyr de l'ANDCM après Mustapha Al Khamzaoui en 1993 et Najia Adaia en 2000.
Jeudi 16 février, des chômeurs ont organisé un sit-in à Rabat et ont tenté d'occuper le Secrétariat général du gouvernement, plusieurs ont été blessés par les forces de l'ordre (cinq sont encore hospitalisés), une soixantaine a été arrêtée, dix ont été placés en garde à vue sans avoir à manger ni à boire pendant 24 heures. Ils sont passés en jugement le samedi 18 février. Leurs camarades ont organisé un rassemblement de soutien samedi matin devant le tribunal. Ils ont été une fois de plus tabassés et repoussés loin de celui-ci. Des étudiants qui souhaitaient venir les soutenir ont été bloqués par la police à la gare. Les dix ont été finalement relâchés sans poursuite faute de preuve.
À la veille de l'anniversaire du soulèvement du 20 février, la (ré)pression qu'exerce le pouvoir makhzenien sur les militant-e-s luttant pour la justice sociale et la dignité ne cesse de s'amplifier. Pour autant, le peuple ne lâche pas !
La CNT-f réaffirme son soutien aux luttes en cours au Maroc, condamne une nouvelle fois le pouvoir dictatorial qui tente de les étouffer et exige la libération des détenus politiques (chômeurs, étudiants, syndicalistes, etc.).
Un coup porté contre l'un-e d'entre nous est un coup porté contre tou-te-s !
Solidarité internationale !
Rien pour ce mois