La lutte qu'a connu le bassin minier de Gafsa en Tunisie a son pendant au Maroc, à Sidi Ifni. Là aussi, la population laborieuse et estudiantine de cette cité portuaire, ancienne colonie espagnole, s'est rebellée le 7 juin 2008 contre le chômage massif qui touche cette région, et la corruption.

Lassée de voir les richesses entrer et sortir par leur ville sans en toucher les dividendes, cette ville est en ébullition depuis 2005 : manifestations, rassemblements délégations, etc. pour protester contre la marginalisation de leur région (Aït Baâmarane), durement touchée par le chômage et les hausses des produits de base.

Le lendemain de la répression en Tunisie, le 7 juin, l'État marocain a également envoyé ses forces répressives (4000 militaires, gendarmes, forces auxiliaires) pour "punir" la population, saccageant des maisons, faisant de nombreux blessés et arrestations. A l'heure actuelle, 26 personnes à la tête du mouvement croupissent toujours en prison dont 12 en attente d'un jugement (leur procès devait se tenir le 12 février). Leur tort ? Avoir protesté contre la corruption et réclamé démocratiquement leur droit au travail et à la dignité.

Certains sont atteints de pathologies lourdes, aggravées par des conditions de détention indignes et par la grève de la faim qu'ils ont entamée le 7 janvier 2009. Celle-ci, destinée à alerter sur l'arbitraire de leur situation, n'a été suspendue que le 16 janvier. A l'extérieur, les familles des détenus se sont regroupées en collectif, et plusieurs caravanes de soutien se sont dirigées des villes marocaines vers Sidi Ifni.

Là aussi, c'est la solidarité internationale qu'il faut organiser de toute urgence. Liberté des prisonniers, poursuite des responsables des exactions à l'encontre de la population, satisfaction des revendications légitimes des gens d'Aït Baamarane !

Secrétariat International de la CNT.