Publié le mardi 3 février 2009
Alors que les travailleurs français et Européens font face à la crise, au
chômage technique et à la casse continue des acquis sociaux, d'autres, en
Afrique, tentent simplement de survivre et de manifester pour obtenir un
travail. Ainsi, les organisations membres du collectif Maghreb solidarité
(syndicats, partis politiques, associations) informent les travailleurs
français et immigrés sur ce qui se passe notamment en Tunisie et au Maroc.
Dans la zone du bassin minier de Gafsa, (sud-ouest tunisien), a eu lieu un
mouvement social d'ampleur inédite depuis plus de 20 ans en Tunisie. Le 5
janvier 2008, à la suite de la publication des résultats du concours
d'embauche à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG, principal employeur
de la région), des jeunes chômeurs, des étudiants, des syndicalistes
manifestent pacifiquement pour le droit au travail et contre le népotisme
local, dans une zone où le taux de chômage atteint souvent 30%, soit le
double de la moyenne nationale.
Face au mouvement de protestation, le peu démocratique régime du président
Ben Ali, répond par la force. Le 6 juin 2008, la police a tiré à balles
réelles sur les manifestants faisant un mort et plusieurs blessés, une vague
d'arrestations a touché des dizaines de personnes, ainsi que les leaders de
ce mouvement, parmi eux des syndicalistes enseignants, infirmiers,
ouvriers... Depuis, la ville de Redeyef et les autres villes du bassin
minier vivent un véritable état de siège. Tout ceci avec le silence complice
de l'Etat français, à l'image de Sarkozy qui s'est même permis lors de sa
visite en Tunisie de parler d'amélioration de la situation des droits de
l'homme dans le pays.
Sous les yeux d'observateurs syndicaux internationaux, le 3 février 2009 se
tiendra le procès en appel des meneurs de la révolte. En première instance,
33 des 38 accusés ont été condamnés à de lourdes peines, allant jusqu'à 10
ans et un mois de prison ferme pour 7 d'entre eux. Mohieddine Cherbib,
président de la FTCR, déféré pour le simple fait d'avoir soutenu le
mouvement depuis la France, a été condamné par contumace à deux ans de
prison. 3 délégations syndicales internationales (une politique) se sont
déjà rendues sur place pour assister à ce qu'il faut bien appeler un
simulacre de procès. Solidarité avec la lutte du bassin minier de Gafsa,
libération immédiate et sans conditions des prisonniers !
Gafsa - Sidi Ifni - Mêmes causes, mêmes effets
Le pendant de cette lutte, se trouve au Maroc, à Sidi Ifni. Là aussi, la
population laborieuse et estudiantine de cette cité portuaire, ancienne
colonie espagnole, s'est rebellée le 7 juin 2008 contre le chômage massif
qui touche cette région, et la corruption. Depuis 2005, cette ville est en
ébullition : manifestations, rassemblements délégations, etc. pour protester
contre la marginalisation de leur région (Aït Baâmarane).
Le lendemain de la répression en Tunisie, le 7 juin, l'Etat marocain a
également envoyé ses forces répressives (4000 militaires, gendarmes, forces
auxiliaires) pour "punir" la population, saccageant des maisons, faisant de
nombreux blessés et arrestations. A l'heure actuelle, 26 personnes à la tête
du mouvement croupissent toujours en prison dont 12 en attente d'un
jugement. Leur tort ? Avoir protesté contre la corruption et réclamé
démocratiquement leur droit au travail et à la dignité.
Certains sont atteints de pathologies lourdes, aggravées par des conditions
de détention indignes et par la grève de la faim qu'ils ont entamée le 7
janvier. Celle-ci, destinée à alerter sur l'arbitraire de leur situation,
n'a été suspendue que le 16 janvier. A l'extérieur, les familles des détenus
se sont regroupées en collectif, et plusieurs caravanes de soutien se sont
dirigées des villes marocaines vers Sidi Ifni.
Là aussi, c'est la solidarité internationale qu'il faut organiser de toute
urgence pour que la justice triomphe et que leurs revendications légitimes
soient satisfaites. Nous vous invitons à venir discuter de ces luttes, et
d'autres encore, lors du meeting organisé par le collectif Maghreb
Solidarité, le 12 février prochain.
Meeting de Solidarité des travailleurs
en France avec les luttes du Maghreb
JEUDI 12 FÉVRIER 2009 À 18H30
Bourse du Travail
3, rue du château d'eau.75010 Paris M° République
Premiers Signataires : COLLECTIF MAGHREB SOLIDARITE (ATMF, ATTAC, ATF,
CEDETIM, CNCU, CNT, ETTAJDID, FTCR, LDH, NPA/LCR , PCF, PCOF , PCOT,
SOLIDAIRES, UTIT, VERTS, AMF , ASDHOM, ATF-PARIS,
CRLDHT , FSU CORELSO, PDP, FDLT , MRAP, MQJS, RIAS…)
c/o FTCR, 3, rue de Nantes 75019 Paris – Tel : 0146075404 -
maghrebsolidarite ras.eu.org
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