Publié le dimanche 19 juillet 2020
Lucio Urtubia nous a quitté cette nuit, 18 juillet 2020, laissant une trace révolutionnaire qui accompagnera tous nos combats.
Lucio se définissait comme « anarchiste et maçon ».
Lucio est né en Navarre en 1931. Il a été marqué très jeune par la pauvreté et la répression du régime franquiste. Antifasciste de la première heure, il s’exile en France en 1954 et s’engage auprès des jeunesses libertaires. Sa rencontre avec Quico Sabate, maquisard résistant à Franco, a donné un tournant à sa vie militante.
Créant des imprimeries à Paris, Lucio organise la lutte en s’attaquant aux puissances financières. La redistribution des richesses, Lucio en a fait une réalité très concrète mettant par exemple à genou la First National City Bank. « Quel plaisir d’exproprier, pas pour soi mais pour subventionner une grève, pour des imprimeries, pour faire des faux papiers...». « Quel plaisir quel orgueil de donner des papiers à quelqu’un qui pourra fuir la dictature et retrouver la liberté ». Sur les traces de Louise Michel, Lucio répétait sans relâche que le pouvoir corrompt, qu’il ne faut rien attendre de l’Etat et du gouvernement. Lucio luttait contre le capitalisme et son monde qui enferme, il s’est toujours battu contre les prisons, il aimait souvent dire « la prison même pas pour mon pire ennemi ! ». Jusqu’à son dernier souffle il a déployé toute son énergie pour la libération des prisonnières et des prisonniers politiques.
En 1997, Lucio crée l’Espace Louise Michel -Sustraiak (racines en basque) rue des Cascades dans le 20ème arrondissement de Paris. Il en fait un lieu d’accueil pour les luttes anti-impérialistes, sociales, syndicales, anti-carcérales qui hébergera nombre de réunions, d'expositions et d'activités. Un lieu aussi ouvert aux artistes engagés.
Nous saluons avec beaucoup d'émotion la mémoire d'un camarade, d'un compagnon de lutte qui vivra toujours dans nos mémoires.
Secrétariat international de la CNT-f
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