Secrétariat international de la CNT

Kanaky - 3000 personnes manifestent à l’appel de l’USTKE pour l’égalité

Publié le vendredi 19 août 2016

Le mercredi 3 août, l’Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des Exploités appelait à une grève générale afin d’exiger des institutions et du patronat un engagement réel pour le rééquilibrage de l’emploi local. En clair, il s’agissait de remettre en avant une revendication historique du syndicat indépendantiste kanak : l’accès des jeunes Kanaks à l’emploi et aux postes de responsabilité dont ils sont souvent écartés par le pouvoir néocolonial et ses relais patronaux.

Les « Accords » entre l’Etat français et la Kanaky, toujours dans l’impasse.
Alors même que cette question était centrale dans les Accords de Matignon-Oudinot signés en 1988 (dont l’USTKE était signataire) et qui mettaient fin à plusieurs années d’affrontement armé, l’USTKE dresse un bilan très négatif des différents dispositifs mis en place depuis. En effet, l’objectif premier de ces Accords était la tenue d’un référendum d’autodétermination qui se tiendrait, enfin, en 2018. Ils devaient également permettre la construction d’un pays où les Kanaks occuperaient la place qui leur revient dans la vie économique.
Lors de son XVème Congrès de décembre 2015, auquel participait la CNT, l’USTKE adoptait une motion rappelant la réalité de la situation économique des Kanaks, près de 30 ans après la signature des Accords : 77 % des travailleurs kanaks sont ouvriers ou employés contre 58 % pour les autres natifs de Kanaky, 9 % des Kanaks sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures contre 23 % des autres natifs. Le chômage et la précarité touchent davantage les jeunes Kanaks que les autres habitants du territoire : 35 % pour les Kanak vivant en tribu, 20 % pour les autres, contre 5 % pour les autres natifs. De plus, sur une population active estimée à 80 000 personnes, environ 17 000 emplois sont occupés par des nouveaux arrivants, majoritairement à des fonctions d’encadrement et de direction. La colonisation de peuplement, théorisée en son temps par le premier ministre français Pierre Messmer, se poursuit.
Ceux des Kanaks parvenant, malgré les difficultés, à suivre des études supérieures et à obtenir des diplômes doivent ensuite surpasser les obstacles du néocolonialisme pour accéder à des postes correspondant à leur qualification.

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La mobilisation du peuple kanak continue
A la lecture de ces chiffres, la nécessité de réussir cette mobilisation était claire et l’USTKE s’est satisfaite de la participation à cette journée. Pour autant, il ne s’agit pas là d’une fin en soi et elle devra être suivie de résultats rapidement. C’est pourquoi l’USTKE avait décidé de marquer quatre arrêts sur le parcours, devant le Medef, le gouvernement local, le congrès local ainsi que le Haut-commissariat, représentation de l’Etat en Kanaky. En exigeant d’eux, à chaque fois, la concrétisation de leurs discours en faveur de l’emploi des Kanaks et de leur accès aux postes de responsabilité.
André Forest, président de l’USTKE, a tenu à rappeler que cette mobilisation et cette revendication n’étaient en rien un repli communautaire ou une démarche de victimisation, mais bien de permettre aux travailleurs kanaks de vivre dignement sur leur terre.
D’autres mobilisations et actions seront menées car il est certain que la construction de la Kanaky de demain ne pourra se faire sans le peuple kanak.

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