Secrétariat international de la CNT

La sociale-démocrate brésilienne face à la grève générale

Publié le samedi 15 octobre 2016

Le 29 septembre a eu lieu au Brésil une grève générale à l'appel de toutes les centrales syndicales, dont la CSP Conlutas. Celle-ci était initiée par les métallurgistes avec le mot d'ordre « Fora Temer », Dehors Temer. En effet, le nouveau gouvernement brésilien issu du coup d'Etat institutionnel veut remettre en cause, comme en Europe, le code du travail et le régime des retraites.

Les revendications anti austérité, et pour l'augmentation des salaires, sont aussi celles des employés du secteur bancaire en grève depuis plusieurs semaines. Ces mobilisations qui doivent, selon les déclarations de certaines centrales syndicales, mener à une grève générale interprofessionnelle, sont la réponse des travailleurs à ce gouvernement qui, à peine nommé, s'est empressé d'imposer les mesures pro patronales demandées par la bourgeoisie brésilienne.

Les attaques contre le travail dataient déjà de Lulla et de Roussef

Quand le PT arriva au pouvoir, dans un contexte de luttes sociales menées par les défavorisés, il porta certaines revendications populaires. Mais comme tout bon parti social-démocrate, il préféra s'allier à la bourgeoisie plutôt que de la combattre en devenant le garant de gauche de l’application des mesures d'austérité du FMI. Il enchaina à sa suite les secteurs syndicaux contrôlés par le PC-B, son allié, ainsi que ceux de la CUT, centrale syndicale majoritaire, issue de la gauche catholique et fondatrice du PT.
Cette politique de collaboration de classe donna quelques résultats au niveau de l'amélioration du niveau de vie des classes les plus pauvres et des classes moyennes basses. Le capital préférant céder quelques miettes, plutôt que d'aller à l'affrontement avec un gouvernement qui non seulement ne l'attaquait pas, mais avait mis au pas certains mouvements sociaux de base, comme le mouvement des sans toits ou en partie celui des sans terre.
Le PT, issu de la résistance à la dictature, avait à sa tête un ancien ouvrier métallurgiste, même si sa carrière de permanent syndical, dans le syndicalisme réformiste et chrétien de la CUT, et son parcours politique, furent plus longs que son activité dans la profession. Il porta les espoirs d'une partie du peuple brésilien, non seulement d’une véritable justice sociale, ou d’une lutte victorieuse contre la corruption. Mais même sur ce terrain, la fréquentation de la bourgeoisie aura été contagieuse.et les politiciens « pétistes » s'enfonceront dans les affaires qui finiront par couter au parti sa réputation et finalement le pouvoir.

Le chemin des grèves après l’impasse des élections

Suite aux diverses crises et à l’austérité imposées par le capitalisme, profitant de la faiblesse des organisations de travailleurs, le PT mécontenta d'abord la classe moyenne, qu'il se vit obligé de ponctionner pour le compte du capital. L'austérité imposée par Dilma Roussef et la corruption endémique permirent le coup d'État institutionnel de la droite dure ultra libérale.
Privé des illusions politiciennes, les travailleurs brésiliens et les organisations de base reprennent le chemin des conflits de classe. Même si dans ce vaste mouvement revendicatif occulté par les médias, les arrières pensées électoralistes ne sont pas absentes, d'autres organisations de base, libertaires ou syndicalistes révolutionnaires, comme CSP conlutas, ont bien conscience que le retour aux illusions électoralistes ne sera qu'un retour en arrière.

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