Publié le lundi 5 novembre 2018
Les résultats du référendum organisé le dimanche 4 novembre en Kanaky sont désormais connus. Le « Non » l’a emporté avec 57 % des voix, la Kanaky restera sous le joug colonial français. Pourtant, les résultats dans les territoires majoritairement peuplés par le peuple kanak montrent la volonté de celui-ci d’obtenir l’indépendance de son pays.
Ce résultat s’inscrit dans une certaine continuité avec la politique menée par l’Etat français et les forces colonialistes depuis la signature des Accords de Matignon en 1988. Ces derniers devaient mettre un terme aux affrontements sur le territoire dans les années 1980 et permettre d’initier un processus de décolonisation avec, à terme, la possibilité pour le peuple kanak de se prononcer sur son accession à l’indépendance.
Or, force est de constater que trente ans après, notamment suite à la signature des Accords de Nouméa en 1998, le colonialisme est toujours aussi fort. Les Kanak demeurent toujours aussi minoritaires dans les emplois qualifiés que majoritaires dans la prison du Camp Est, signe que la situation socio-économique ne s’est pas améliorée, signe que la direction de l’économie reste entre les mains de la bourgeoisie locale.
Dans le même temps, l’Etat et ses relais locaux ont continué la colonisation de peuplement, continuant de piller les ressources de Kanaky et cherchant à faire basculer la balance démographique avant le référendum. La liste des électrices et électeurs appelé·e·s à se prononcer ce 4 novembre a d’ailleurs fait l’objet de longues discussions et demeure contestée.
Ce double phénomène a été dénoncé par l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), organisation avec laquelle la CNT construit des liens de solidarité depuis plus de trente ans, et qui appelait à la « non-participation ».
Pour la Confédération Nationale du Travail, ce référendum n’est pas un point final, il n’est qu’une pierre de plus sur le long chemin de l’émancipation du peuple kanak, comme le seront d’éventuels autres référendums. Un chemin dont l’issue sera le fruit des luttes menées au quotidien.
Nous réaffirmons notre soutien à la lutte de libération du peuple kanak, notamment à son organisation syndicale indépendantiste, l’USTKE.
En tant qu’internationalistes, notre devoir, en France, est de continuer à dénoncer la situation coloniale en Kanaky comme dans les autres territoires dominés par l’Etat français. Il est aussi d’œuvrer au renforcement de la solidarité avec la lutte du peuple kanak, dans le respect de ses choix de lutte.
Vive Kanaky libre !
Le 5 novembre 2018
Le Secrétariat International de la Confédération Nationale du Travail (CNT)
Rien pour ce mois