Publié le lundi 20 avril 2020
Pandémie, épidémie qui touche au moins deux continents, l’Europe étant le second continent. Comment l’UE a-t-elle réagi ?
L’Union européenne a été incapable d’aborder collectivement cette pandémie. Ce virus touche tout particulièrement les pays inscrits dans la mondialisation, interconnectés entre eux, comme c’est le cas des pays de l’U.E et de l’espace Schengen. Ce virus se déplace par les voyageur.euses et sûrement par le transport de marchandises. Mais les pays membres de l’U.E ont chacun pris des mesures à leurs échelles nationales sans se concerter ni même sans observer ce qui se passait ailleurs.
Le repli sur-soi est aujourd’hui la norme pour les 27 membres. Quelques exemples de solidarité ont eu lieu entre la France et l’Allemagne avec des transferts de malades, ou le maintien du transport de marchandises, en particulier alimentaires, avec le Royaume-uni et cela malgré le récent Brexit (sans rancune on évite encore d’affamer nos proches voisins, ouf !), mais globalement l’heure est au sauve qui peut et au chacun pour soi.
Face aux mesures de fermetures des frontières ou à la limitation des déplacements aucun pays n’a pris de mesures simultanées ou coordonnées. Ainsi les italien.nes hallucinaient de voir les français.es voter pour les municipales alors que chez eux à quelques encablures, le virus se diffusait très rapidement.
L’Union européenne révèle aussi sa faillite par les scandales des vols des masques de protection. En pleine urgence sanitaire mondiale des pays membres se sont ainsi volés entre eux des stocks de protections sur les tarmacs des aéroports… La France a saisi quatre millions de masques appartenant à une société suédoise, en partie destinés à l'Espagne et l'Italie, avant de finalement restituer la cargaison, sous la pression médiatique. La République tchèque a également saisi des masques, dont une partie devait être livrée en Italie.
Cette crise sanitaire démontre aussi l’exploitation des travailleur.euses entre les pays membres et la dépendance des économies envers la main d’œuvre étrangère. Le secteur agricole français se retrouve actuellement en pénurie de main d’œuvre car celle-ci est depuis de nombreuses années, majoritairement étrangère et intra-européenne. Les patrons de l’agro-industrie qui profitent d’habitude des différences de protection sociale, des différences salariales des pays membres et surtout de la mobilité des travailleur.euses en Europe, en appellent aujourd’hui à un effort de solidarité nationale pour réussir à produire.
Il en va de même pour les produits. L’U.E s’est construite comme un gigantesque espace de libre échange. Aujourd’hui les frontières sont fermées pour les personnes et les échanges internationaux sont fortement diminués. Les politiques et les économistes contredisent alors immédiatement leur discours habituel en vantant les mérites des productions nationales et en critiquant l’inutilité des transports internationaux. Comme si, ceux-ci, en période normale, n’étaient pas déjà très critiquables pour leurs impacts écologiques désastreux, et pour les conditions de travail parfois dangereuses de nombreux transporteurs européens avec des coursier.ère.s, des routier.ère.s, des batelier.ère.s, des cheminot.e.s, des aviateur.trice.s, des gens de mer et des magasinier.ière.s qui ne comptent pas leurs heures et prennent des risques pour leur vie et celle des autres.
L’Union Européenne bloque aussi pour trouver une solution économique commune. Certains pays comme la France, l’Espagne, la Grèce… souhaitent une dette commune pour l’U.E et la création de prêts de l’U.E vers les pays pour pouvoir faire face à leurs besoins urgents de finances. Mais de nombreux pays refusent au motif qu’ils souhaiteraient pouvoir contrôler l’utilisation faite par les pays de ces prêts. C’est le cas de la Hollande qui ne souhaite pas signer des “chèques en blancs” aux pays du Sud de l’U.E notamment. L’U.E révèle ainsi sa division dès qu’il s’agit de solidarité de la dette ou d’effort économique commun.
L’Union européenne, notre internationale capitaliste continentale, se révèle encore une fois plutôt sous les traits d’une gang des vautours que sous ceux d’une protection collective. L’U.E est aujourd’hui face à son ADN et menace d’exploser sous les divergences d’intérêts et le retour des conflits internationaux autour de l’accaparement des ressources et marchandises.
Face à leur internationale capitaliste, nous opposons notre internationalisme de solidarités et de résistances entre les peuples du continent européen. De nombreuses actions sont en cours de préparation pour que la sortie de cette crise sanitaire soit le début d’une véritable Union des peuples à l’échelle du continent européen.
Le G.T Europe
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