Publié le lundi 27 avril 2009
Le 11 avril, deux militants japonais ont été arrêtés ; ils s'étaient opposés
à une manifestation pour les expulsions des étrangers. L'un des deux a été
arrêté sous l'inculpation de « vol » pour avoir chipé une banderole en
papier mise en place par des manifestants d'extrême-droite. L'autre a été
arrêté trois heures plus tard au motif de rébellion contre l'exécution d'un
ordre officiel. Nous, en tant que leurs amis, appelons au soutien, accusons
l'illégitimité de cette arrestation et demandons à la police départementale
de Saitama la libération immédiate de ces deux citoyens.
La manifestation était organisée par le groupe d'extrême-droite «
l'association des citoyens qui récusent le privilège accordé aux étrangers
au Japon (zainichi tokken wo yurusanai shimin no kai = zaitokkai) ». Ce
groupe mène, un peu partout au Japon, une action fondée sur le slogan «
étrangers = criminels ». Ils traitent les étrangers qui habitent et ont une
relation de voisinage dans les sociétés locales comme des criminels. Enfin,
ils sont passés à l'agression personnelle et disent « dehors ! » à une
famille qui habite la région depuis bien longtemps.
Après avoir appris l'annonce de cette manifestation sur l'internet, nos amis
se sont rassemblés devant la gare de Warabi afin de protester contre le
mouvement xénophobe « Zaitokkai » ; ils étaient une quarantaine venus pour
l'occasion à Warabi. Ils ont des idéaux variés mais tous partagent une même
indignation devant les manifestations de xénophobie de « Zaitokkai », et
devant les agressions qu'ils font subir aux plus faibles dans la société.
Le cortège de la manifestation est passé devant l'école primaire et le
collège où est scolarisé l'enfant de la famille étrangère . Les manifestants
ont crié « expulsons cette famille ! ». C'est une violence non seulement
contre cette famille, mais aussi contre tous les étrangers qui vivent dans
notre société. « Zaitokkai » dit « nous récusons le privilège ». Mais la
cible de leur agression est en réalité ceux qui sont les plus dépourvus de
toutes sortes de privilège dans notre société : ce sont des étrangers, et
dans ce cas, un enfant. Ce qu'ils appellent « la grande marche nationale »
est une manifestation abjecte.
A 13 heure, le groupe « Zaitokkai » a commencé son meeting dans un jardin
public près de la gare de Warabi. A la fin de cette réunion, ils ont
apporté une
banderole en papier à l'entrée du jardin, sur laquelle on pouvait lire
「不法入国は犯罪だ。『かわいそう』のペテンにだまされるな」 (« L'immigration illégale est un crime. Ne
soyez pas dupé par la tromperie de "pauvre gens" »). Ces mots ont clairement
pour cible cette famille sans papiers qui habite la ville de Warabi, et dont
la situation a été médiatisée au Japon. Celui qui a été arrêté participait à
la contre-manifestation pour s'opposer à cette violence. La police lui a
demandé la comparution volontaire, ce qu'il a accepté. Or « Zaitokkai » a
porté plainte contre lui. En conséquence, il est toujours détenu au
commissariat de Warabi en tant que « voleur ».
Les participants à la contre-manifestation se sont ensuite rassemblés devant
le commissariat de Warabi. Ils ont demandé à voir la personne arrêtée, en
respectant les consignes de la police. Mais le commissariat de Warabi a fait
établir une barricade et a refusé l'entrevue sans aucune justification.
Puis
les manifestants d'extrême-droite ont soudainement réapparu, guidés par les
policiers, et ont insulté les participants à la contre-manifestation. Dans
ce chaos, un des contre-manifestants a été arrêté au motif de rébellion
contre l'exécution d'un ordre officiel.
Ce sont des gens qui vivent, travaillent, et s'intègrent dans cette société
que le « Zaitokkai » appelle « criminels » et veux expulser. On ne blesse
personne, on n'usurpe personne par le fait de ne pas avoir de visa. Vivre,
ce n'est pas un crime. Nous demandons la libération immédiate des deux amis
qui se sont opposés à la manifestation xénophobe.
12/04/2009
Comité de soutien aux inculpés du 11 avril
Comment soutenir ?
Les amis des deux inculpés mènent des actions bénévoles pour obtenir leur
libération immédiate. Nous avons besoin d'argent pour leur faire parvenir
des cadeaux, pour l'entrevue, et pour l'avocat. Vous pouvez nous faire un
don en transférant à :
銀行振込 みずほ銀行 早稲田支店 店番068普 2223022 タノ シンイチ
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