Secrétariat international de la CNT

Israël ne respecte pas l’accord avec les prisonniers palestiniens grévistes de la faim

Publié le vendredi 15 juin 2012

Deux prisonniers continuent leur grève et risque de mourir à tout moment.

Le 14 mai un accord a été signé entre le comité des prisonniers représentant les grévistes de la faim et le service pénitentiaire israélien (IPS).

Cette grève de la faim de 2000 prisonniers palestiniens avait débuté le 17 avril, mais quelques prisonniers avaient commencé avant et ont dépassé 70 jours sans manger !

L'accord écrit comprend 5 clauses principales :

- les prisonniers cesseront leur grève de la faim après la signature de l'accord ;
- fin de l'utilisation de l'isolement de longue durée des prisonniers pour des raisons "de sécurité" et les 19 prisonniers sortiront de l'isolement dans les 72 heures ;
- rétablissement d'ici un mois des visites des parents au 1er degré pour les prisonniers de *Gaza* et pour les familles de *Cisjordanie* qui ont été privées de visites sur de vagues "raisons de sécurité" ;
- les services du renseignement israélien créeront un comité visant à faciliter les rencontres entre l'IPS et les prisonniers dans le but d'améliorer leurs conditions quotidiennes ;
- il n'y aura pas de nouvel ordre de détention administrative ni de renouvellement des ordres de détention administrative des 308 Palestiniens actuellement en détention administrative, à moins que les dossiers secrets, sur lesquels est fondée la détention administrative, contiennent des informations "très graves".

Pour les 5 détenus administratifs en grèves de la faim prolongées, dont Bilal Diab et Thaer Halahleh, qui ont miraculeusement survécus à 77 jours de grève de la faim, leurs ordres de détention administrative ne seront pas renouvelés et ils seront libérés à l'expiration des ordres en cours.

C'est une victoire pour les prisonniers palestiniens.

Mais l'association palestinienne Addameer, qui défend les prisonniers, souligne qu'il faut encore qu'Israel respecte cette accord, ce qui n'a pas pratiquement jamais été le cas par le passé. De plus la détention administrative n'est pas totalement remise en cause, puisque toujours possible et basés sur des dossiers secrets …

Addameer a déjà constaté des cas dans lesquels Israël a ignoré de façon flagrante l'accord signé en ce qui concerne la détention administrative. Bien que l'accord a déclaré que l'utilisation de la détention administrative serait restreint, plusieurs prologations pour les détenus administratifs actuels ont été émises cette semaine. Des personnes nouvellement arrêtées ont également reçu des ordres de détention administrative.

En dépit de l'accord pour assouplir les restrictions sur les visites familiales, la mère de Bilal s'est vu refusée l'autorisation de lui rendre visite sur la base de vagues raisons de "sécurité" .

Deux prisonniers continuent la greve pour obtenir leur libération :

Mahmoud Sarsak, âgé de 25 ans en est à son 76 ème jour consécutif de grève de la faim pour protester contre le fait qu’il est maintenu en prison sans charge ni jugement en vertu d’une loi israélienne sur les « combattants illégaux ».

Il est né dans le camp de réfugiés de Rafah, dans la Bande de Gaza. Il était membre de l'équipe nationale de football avant son arrestation. Il a été arrêté le 22 juillet 2009 au checkpoint d'Erez alors qu'il se rendait à une compétition de l'équipe nationale organisée dans le camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie .

Il a commencé sa grève le 19 mars, après que sa détention ait été une nouvelle fois prolongée le 1er mars, et il exige d’être libéré.

Addameer rapporte que les autorités israéliennes avaient proposé à Mahmoud une date de sortie en juillet, mais qu’elles avaient ensuite retiré leur offre après que Mahmoud ait insisté pour que la proposition soit faite par écrit.

Akram Rikhawi, est aujourd'hui à son 52ème jour de grève de la faim,

Originaire de la bande de Gaza, il a été condamné à neuf ans de prison en 2004, mais il a été privé de la possibilité d’une libération anticipée bien qu’il ait purgé les deux tiers de sa condamnation.

Depuis son arrestation, il est détenu au centre médical de la prison Ramleh car il souffre de plusieurs maladies chroniques, dont le diabète, l'asthme et l'ostéoporose. Akram a lancé sa grève de la faim le 12 avril, exigeant que son état de santé soit pris en compte lors de la discussion sur sa demande de libération anticipée.

Malgré l’urgence de leur situation, l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS) refuse toujours que des médecins indépendants de Physicians for Human Rights-Israel (PHR-Israel) puissent leurs rendre visite et refuse de les transférer dans des hôpitaux civils pour un traitement approprié.

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