Publié le dimanche 17 juin 2018
La CNT a participé au deuxième Festival des Femmes Kurdes, le 17 juin à Créteil (94). Voici notre intervention :
Camarades,
c’est avec un immense honneur que nous avons répondu favorablement à votre invitation à participer à ce deuxième Festival des Femmes Kurdes organisé en hommage de nos camarades assassinées par l’Etat turc dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013 en plein cœur de Paris, et ce avec la complicité du pouvoir français. Nous continuerons de lutter à vos côtés pour qu'enfin la vérité et la justice soient faites sur ces assassinats ! Nous voulons, une fois de plus, dire leur nom pour affirmer que jamais nous ne les oublierons : Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez. Votre combat pour un Kurdistan libre est à jamais le nôtre.
Nous voulons aussi saluer avec humilité mais avec force, la mémoire des camarades kurdes tombées depuis 40 ans dans votre combat pour la liberté de votre peuple, opprimé par quatre Etats impérialistes avec la complicité des grandes puissances de ce monde, dont la France qui cautionne et entretient des relations étroites avec le pouvoir assassin de Erdögan.
Aussi, nous adressons toute notre solidarité internationaliste aux militantes du mouvement de libération du Kurdistan actuellement en lutte contre le fascisme, quelque soit son drapeau.
La Confédération Nationale du Travail, organisation anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire, soutient pleinement la lutte pour un Kurdistan débarrassé de toutes les formes d’oppression : l’impérialisme, le capitalisme, le racisme, le patriarcat...
Ancrée dans notre tradition fédéraliste, nous ne pouvons que saluer l’expérience que vous construisez jour après jour, malgré les oppositions et la guerre, pour faire du Kurdistan un espace où les êtres humains n'y sont pas exploités par d'autres êtres humains, et où les femmes sont les égales des hommes. Pour construire un Kurdistan géré par ses habitantes, peu importe leurs origines ou leur croyance, ou absence de croyance. Pour construire une véritable démocratie où chacune peut trouver sa place et participer à la prise de décision collective.
Votre liberté sera aussi notre liberté !
Dans cette lutte quotidienne, le combat pour l’émancipation de toutes les femmes est l’une de vos priorités. Il doit aussi être la priorité de tous les mouvements révolutionnaires ici et ailleurs. Jamais nous ne pourrons prétendre libérer la classe ouvrière si une femme reste opprimée.
Dernièrement, dans les Etats espagnol, chilien ou encore argentin, et ailleurs dans le monde, de grandes mobilisations se sont construites pour dire « non » aux violences sexistes, pour dire « non » au patriarcat, pour affirmer que l’émancipation de chacune d’entre nous était une condition indispensable à notre victoire.
Camarades kurdes, votre combat est pour nous un exemple. L’internationalisme est une partie intégrante de notre action, nous apprenons de votre expérience et nous espérons, modestement, pouvoir partager la nôtre avec vous. Certes, nous pouvons commettre des erreurs, certes, nous pouvons connaître des désaccords, mais nous partageons un même espoir pour la libération des peuples du monde, pour la construction d’un autre futur, pour un monde débarrassé du capitalisme et du patriarcat.
En mémoire de celles tombées pour cet espoir, en solidarité avec celles luttant aujourd’hui pour ce rêve, dont toutes les prisonnières politiques, qu'on oublie pas, subissant des tortures et violences spécifiques et qui, toujours, résistent avec force dans les geôles de l'Etat turc, et enfin, toujours aux côtés de celles qui reprendront le flambeau de la liberté demain, nous vous disons :
LA SOLIDARITE INTERNATIONALE SERA TOUJOURS NOTRE ARME !
VIVE LA LUTTE DU PEUPLE KURDE !
VIVE LA LUTTE DES FEMMES KURDES !
BIJI KURDISTAN !
Rien pour ce mois