Secrétariat international de la CNT

Intervention au meeting contre la répression

Publié le vendredi 25 octobre 2024

Le Vendredi 18 Octobre, la CNT a participé au Meeting contre la Répression, organisé à la Bourse du Travail d’Aubervilliers (93) par Urgence Palestine. Voici notre prise de parole :

Bonjour à toutes et tous,

Le secrétariat international de la CNT remercie de l’invitation a ce meeting unitaire.
La Confédération Nationale du Travail est engagé dans la solidarité au peuple palestinien depuis très longtemps, sur une base anticapitaliste, anticoloniale, anti-impérialiste et anti-raciste. Nous avons été la première organisation syndicale en France à rejoindre la campagne BDS.

La CNT est membre de Urgence Palestine depuis sa création il y a un an, nous saluons le mouvement et la force qu’a pu créer Urgence Palestine pour la solidarité ici en France à la résistance du peuple palestinien pour son autodétermination contre le colonialisme, et pour sa liberté. L’unité de ce mouvement s’est basée sur des principes simples et clairs comme ce que nous avons dans les statuts de notre confédération, une solidarité aux colonisés face aux colons, aux opprimés face aux oppresseurs, à un peuple pour sa libération face à une puissance coloniale.

Le rapport de force qu’a imposé Urgence Palestine a permis malgré la répression que nous puissions toutes et tous continuer de nous mobiliser et mener des actions unitaires ici de solidarité au peuple palestinien, occupé, assiégé, emprisonné, victime de tortures et de génocide, exilés, réfugié, bombardé, humilié, déshumanisé. Et ce mouvement a rassemblé une large unité, d’organisations, de collectifs, et d’individus solidaires des palestiniennes et palestiniens, autour de Boussole Palestine, qui exprime elle aussi la diversité ici politique et sociale du peuple palestinien.

La répression de la solidarité à la lutte du peuple palestinien en France a toujours existée, nous l’avons toujours dénoncée et nous avons toujours été solidaires de celles et ceux qui en ont été la cible. Depuis un an cette répression ne fait que s’accentuer férocement, reflet clair de la complicité de l’État français à la colonisation et au génocide en cours en Palestine.

Nous ne pouvons compter le nombre de personnes qui depuis un an ont été perquisitionnées, arrêtées, poursuivies en justice, condamnées, assignées à résidence, accusées d’apologie du terrorisme ou d’incitation à la haine, diffamées dans les médias, victimes de harcèlement et licenciées de leur travail, ou encore celles interdites d’entrées sur le territoire, ou sous le coup d’une obligation à quitter le territoire, placées en centre de rétention, expulsées, et toutes pour simplement avoir été solidaires de la résistance du peuple palestinien pour sa liberté et avoir dénoncé le génocide qui se poursuit sous les yeux de tous.

Malgré la mobilisation nous ne sommes pas arrivés à éviter l’expulsion de la grande militante palestinienne, Maryam Abu Daqqa, membre du FPLP et militante féministe originaire de Gaza. Arrêtée sauvagement lors de son séjour en France et expulsée vers l’Egypte, en pleine offensive en cours à Gaza. Comme nous ne sommes pas arrivés, à éviter d’autres expulsions de palestiniennes et palestiniens, ni la répression de beaucoup d’entre elles et eux ici en France.

Seule notre unité inconditionnelle dans le contexte actuel de montée du fascisme de toute part, que ce soit en France, en Europe, jusque sur le sol de Palestine, nous permettra de faire face ensemble à la répression dans nos luttes.
Des camarades sont visés directement et nous devons être solidaires, pas au cas par cas, mais sur une base de principe anticolonial et antifasciste.
Cette répression est la continuité de pratiques coloniales de l’État français, et de sa participation à des guerres impérialistes dans le monde.

Faut il le rappeler nous n’oublions pas la participation active de la France au génocide au Rwanda. La complicité active de la France à la répression des luttes d’autodétermination des peuples n’est pas nouvelle, nous pensons à nos camarades Corses, et Basques prisonniers politiques en France.

Nous pensons à nos camarades Kurdes qui subissent une répression croissante ces dernières années en France : perquisitions, arrestations, expulsions et livrés à l’État turc. Sans compter les assassinats qui ont eu lieu sur le sol français, et dont les familles attendent toujours vérité et justice.

Nous pensons au peuple sahraoui dont les gouvernements français se sont toujours rendus complices de la colonisation marocaine au Sahara Occidental, jusqu’à la déclaration récente d’E. Macron qui balaie d’un revers de main le droit international vis à vis statut non autonome de ce territoire, alors que la cour européenne de justice vient de donner raison au Front Polisario sur l’illégalité de l’exploitation des ressources sur son territoire et d’être reconnu comme interlocuteur direct.

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Nous pensons au peuple Kanak qui prend de plein fouet une répression féroce de l’État colonial français, via interventions de l’armée, du gign, du raid, aux côté de milices racistes et coloniales protégées par l’État. Notre solidarité va aussi à nos 7 camarades Kanak membre de la CCAT, illégalement déportés dans des prisons françaises, à 17000 km de leur famille, dont Christian Tein, le président du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste, qui risque avec ses camarades mis en examen, la perpétuité vu les chefs d’accusation. Et ce pour s’être mobilisé pour défendre leur peuple, le respect du droit international contre la colonie de peuplement mise en œuvre par la France , sur un territoire qui n’est pas le sien, au milieu du Pacifique, en Kanaky – Nouvelle Calédonie. Nous exigeons l’arrêt des poursuites à leur encontre, leur libération immédiate, sans condition et leur retour auprès des leurs !
Nous pensons aux martiniquais en luute actuellement contre la vie chère fruit de la situation coloniale des antilles.

Nous n’oublierons pas l’histoire coloniale française et ses pratiques de défense militaire et de répression, dont celles opérées en Algérie, qui ont été exportées à l’étranger dans de nombreux pays, et avaient par exemple servi aux bourreaux du massacre de Sabra et Chatila.

Nous pensons à Georges Ibrahim Abdallah, défenseur du peuple palestinien et combattant de la liberté, qui subit une peine de mort silencieuse, toujours enfermé en France depuis près de 40 ans, alors qu’il est libérable depuis 25 ans. Nous exigeons sa libération immédiate et sans condition !

Nous pensons aux attaques judiciaires qu’ont subi les militants de BDS, et saluons la décision récente de la CIJ sur la légalité et l’intérêt du boycottcd’Israel.
L’État français est totalement complice de la colonisation et du génocide en cours. Sont poursuivis les défenseurs des droits humains, et sont protégés les français qui s’engagent à Tsahal pour ce génocide. Nous dénonçons la complicité militaire et économique de la France avec Israel, et qui est d’ailleurs poursuivi aujourd’hui par la Cour Internationale de Justice.

Toute notre solidarité va aussi au peuple libanais et aux réfugiés palestiniens et syriens au Liban, sous les bombes des frappes sionistes et impérialistes israéliennes.
Nous dénonçons toutes les formes de répression aux palestiniennes et palestiniens ici en France et aux personnes solidaires de la lutte du peuple palestinien. Nous exprimons toute notre solidarité à toutes les personnes ciblées, collectifs et organisations menacées de dissolution, militants poursuivis. Nous dénonçons les accusations systématiques pour antisémitisme des militants antisionistes de la cause palestinienne. Nous rappelons que c’est bien les mobilisations contre la colonisation en Palestine qui ont permis aussi de lutter depuis de nombreuses années contre l’antisémitisme et sortir des amalgames religieux. La situation en Palestine est très simple et politique, c’est une colonisation et une occupation.

Nous dénonçons le ciblage constants de certains militants de la cause palestinienne, qui sont toujours les premiers visés, celles et ceux des quartiers populaires, sur une base de répression de classe, raciste, et aussi islamophobe. Nous exigeons la libération immédiate et la régularisation de Abdehramane Redouane, imam de Pessac placé en centre de rétention depuis aout dernier.
Nous dénonçons les poursuites judiciaire contre Eliass D’imzalène, qui passe en procès mercredi avec de lourds chefs d’accusation, pour avoir prononcé le mot Intifada, et qui subit actuellement diffamations, harcèlements et menaces.
Nous exprimons notre solidarité à Samidoun qui subit régulièrement des attaques en France et qui vient d’être classée organisation terroriste aux Etats Unis et au Canada, deux puissances fondées sur le colonialisme et complice de l’État génocidaire israélien.
Nous rappelons que le mot Intifada, pour le quel plusieurs personnes sont poursuivies en justice, veut dire « soulèvement » en arabe, représente la dignité de tout le peuple palestinien, et est un symbole du combat anticolonial.

Attachés à nos principes révolutionnaires de lutte de classe, aux côtés de nos revendications pour une révolution sociale et libertaire, nous continuerons à scander avec toutes les personnes solidaires et avec le peuple palestinien, pour une Intifada internationale.
Comme nous continuerons à utiliser le mot qui nous est cher, celui de « Résistance ».
La solidarité dans le monde à la résistance du peuple palestinien a pris une ampleur historique, nous ne sommes pas étonnés du renforcement de la répression par des Etats complices, elle ne fera que s’amplifier. Ne lâchons rien bien au contraire, mais organisons ensemble une défense et une riposte collective pour résister et exister. Ils ne nous feront pas taire.

Un coup porté contre l’un.e d’entre nous est un coup porté contre nous toutes et tous !
La solidarité Internationale restera toujours notre arme !
Pour la fin totale de la colonisation et de l’occupation,
Pour le retour de tous les réfugiés palestiniens, et la libération de tous les prisonniers palestiniens qui sont plus de 10 000. et pour la libération de la Palestine, et l’autodétermination de tous les peuples.
Nous continuerons de lutter et résister malgré toutes les attaques, pour un autre monde débarrassé du capitalisme, du colonialisme, de l’impérialisme, du racisme et du patriarcat,

En mémoire de celles ceux tombés pour cet espoir, avec celles et ceux qui luttent aujourd’hui pour ce rêve, et enfin, aux côtés de celles et ceux qui reprendront le flambeau de la liberté demain.

Tahya Falasteen.

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