Publié le samedi 10 avril 2010
Le 31 mars, les travailleurs des entreprises publiques ferroviaires Renfe-Operadora
(opérateur public de transports) et ADIF (administrateur de l'infrastructure) ont
observé une grève de 24 heures appelée par le Syndicat Fédéral Ferroviaire de la
CGT.
Depuis qu'en janvier 2005 le gouvernement a scindé l'ancienne entreprise publique
intégrée RENFE en deux entreprises distinctes (l'opératrice et l'administratrice de
l'infrastructure), aussi bien les conditions de travail que le service rendu à la
société ont subi une détérioration importante.
C'est la conséquence des politiques
visant à obtenir des bénéfices purement économiques, afin de préparer le chemin de
fer à sa privatisation : le capital privé veut s'approprier le bien public, mais en
plus il le veut « assaini », avec des travailleurs sans droits et seulement des
services rentables.
La raison du conflit chez Renfe-Operadora est une reclassification professionnelle
signée dans le dos des travailleurs et travailleuses, où prévaut la dérèglementation
des catégories et du travail du personnel cheminot, en créant une triple échelle de
salaires, une augmentation de la fonctionnalité, une dérèglementation du temps de
travail, tout cela agrémenté d'un traitement discriminatoire, favorisé par
l'entreprise, entre les différents collectifs de travailleurs.
L'un des collectifs lésés par l'accord est celui des conducteurs d'AVE [le TGV
espagnol, NdT], catégorie que l'entreprise prétend faire disparaître. Ces
travailleurs vont commencer des mouvements de grève, à l'appel de la CGT, à partir
du 11 mars et jusqu'au 30 juin.
Chez ADIF, on assiste à un démontage « furtif » de l'entreprise publique, avec des
modifications unilatérales des conditions de travail de la part de l'entreprise, qui
se refuse à négocier la progression professionnelle alors qu'elle impose une
reclassification masquée. Il y a également d'autres conflits, comme celui des Gares
de Voyageurs, qui existent depuis des années sans que l'entreprise ni le Ministère
ne veuillent y apporter une solution.
Les Directions des deux entreprises n'ont pas joué franc-jeu pour essayer d'empêcher
la grève. La Direction de RENFE-Operadora a obtenu un accord de dernière minute au
petit matin, la veille de la grève, avec la signature d'une courte majorité
syndicale constituée par le syndicat corporatiste des conducteurs et l'UGT.
De même, elle a essayé de cacher au public et à la presse l'existence de la grève.
La Direction de l'ADIF, pour sa part, a prétendu ne pas reconnaître les procédures
minimum imposées par le Ministère du Développement, est elle est allée jusqu'à
menacer de licenciement les travailleurs qui s'acquittaient scrupuleusement de leurs
responsabilités.
La CGT va continuer à se battre contre la privatisation des services publics et
contre la dérèglementation de la législation du travail, soit toute seule, soit de
manière unitaire avec les organisations syndicales qui seront prêtes à lutter.
NON À LA PRIVATISATION DES SERVICES PUBLICS !
POUR UN CHEMIN DE FER PUBLIC ET SOCIAL !
Sindicato Federal Ferroviario de la CGT
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