Secrétariat international de la CNT

Gaza : témoignage du DWRC (Democratic Workers Rights Center)

Publié le vendredi 23 janvier 2009


Témoignage de nos camarades du Democratic Workers Rights Center (DWRC) qui regroupe les syndicats autonomes palestiniens lors du massacre de Gaza :

"Tant que la tragédie humaine continue, la mobilisation pour mettre fin à
la guerre israélienne sur la bande de Gaza doit se poursuivre.

Au 13e jour consécutif de la guerre d'Israël contre la bande de Gaza, la
tragédie humaine continue de se dérouler malgré les trois heures de trêve
quotidienne des bombardements accordés par Israël à partir du 7 Janvier
2008.

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Jour après jour, la situation de la population civile s'aggrave comme
rapporté par l'ONU-OCHA [Bureau de la coordination des Affaires
humanitaires] dans son dernier rapport sur la situation humanitaire à Gaza
publié le 7 Janvier et confirmée par d'innombrables témoignages de la
population.

Dans son rapport, l'ONU-OCHA parle d'une "crise critique de la
protection », mentionne que « il n'y a pas de lieu dans la bande de Gaza,
aucun refuge, aucun abris des bombes, et les frontières sont fermées ce qui
en fait l'un des rares conflits où les civils ne peuvent pas fuir".

Le bilan
des morts a dépassé 700, alors que les hôpitaux de la bande de Gaza
continuent de lutter pour soigner les milliers de blessés. Les trois heures
par jour, données à la population de la bande de Gaza et aux organisations
humanitaires, pour les besoins les plus urgents font très peu de
différences.

L'eau et l'électricité n'ont pas été rétablies. Dans le
sud-ouest de la ville de Gaza, le coordinateur du DWRC et les familles qui
ont trouvés refuge avec lui depuis le début de la guerre ont dû sortir de
son appartement parce qu'ils n'avaient plus d'eau et parce que leur région
était dans l'insécurité totale.

Cinq familles ont trouvé refuge chez son
frère, dans deux pièces d'un bureau de comptabilité afin de survivre sur le
peu d'eau restant dans les réservoirs, mais ils n'ont pas l'eau potable.
L'épouse de son frère, qui a donné naissance par césarienne, deux jours
avant que l'opération militaire israélienne commence, n'a pas d'eau pour
nettoyer la plaie.

En outre, même si le lait en poudre est disponible pour
les nourrissons, il n'y a pas d'eau à mélanger avec. Les conditions
sanitaires ne sont pas assurées.

Au cours des dernières semaines, ils n'avaient pas d'eau pour se laver ou
nettoyer les toilettes. Avec 70% de la bande de Gaza coupée
d'approvisionnement en eau, beaucoup pourraient ne pas avoir été si chanceux
et ne pas trouver de source d'eau du tout.

Il dit que le bombardement a
été particulièrement intense la nuit dernière dans leur secteur. Les
fenêtres sont cassées dans les bureaux où ils sont. La nourriture se raréfie
de jour en jour. « Pour obtenir du pain, il y a des queues de 300 personnes à
chaque boulangerie encore opérationnelle et que vous ne pouvez pas acheter
plus de 5 NIS [Israeli new sheqel] de pain (environ 10 morceaux de petits
pains pita). Il n'y a pas de viande. Nous mangeons une seule fois par jour

". Son épouse a ajouté : « Les enfants continuent de pleurer parce qu'ils ont
faim. Nous les nourrissons avec un peu de pain et Zaatar pour essayer de
calmer leur faim ". Leur fille adolescente a été extrêmement traumatisée par
la première bombe, elle tremblait tous le temps et a cessé de parler pendant
trois jours. Quand elle a recouvré la parole, elle criait et a refusé de
rester dans la maison, et ils ont dû l'emmener dans la maison de sa tante.

A
force de vivre dans la peur continuelle, de nombreux enfants sont devenus
incontinents. Ils suivent les adultes partout et les plus jeunes
s'accrochent constamment à la robe de leur mère. Sa femme garde des
documents officiels et de valeur dans un sac et ils sont tous rester
entièrement habillés, prêt à fuir pour sauver leur vie. Bien qu'ils ne
sachent pas où ils iraient, car plus aucun lieu n'est sûr.

Des histoires
semblables ont été racontées maintes et maintes fois par d'autres collègues
du DWRC, des amis et la famille, avec qui nous maintenons des contacts
quotidiens lorsque les lignes téléphoniques sont opérationnelles pour que
nous puissions leur faire savoir qu'ils ne sont pas seuls dans leur épreuve,
et qu'avec des gens à travers le monde entier, nous nous soucions d'eux.

Le
cessez-le-feu israélien de trois heures est loin de l'exigence des
gouvernements et de la société civile internationale. Seul un cessez-le-feu
permanent et la réouverture définitive de tous les points de passage des
frontières qui permettront d'apporter l'assistance humanitaire nécessaire,
de rétablir l'électricité et l'approvisionnement en eau et d'assurer une
prise en charge correcte des malades et des blessés.

Dans ces circonstances, il est de la plus haute importance que la
mobilisation internationale
se poursuivent jusqu'à ce que se termine la guerre d'Israël contre la bande
de Gaza.

La société
civile palestinienne a décidé que nous ne pouvons pas continuer à acheter
des produits israéliens
et de contribuer à l'économie israélienne, alors qu'Israël continue à jeter
le sang de populations civiles innocentes.

Le boycott à la base des produits
israéliens sera lancé aujourd'hui à Ramallah
par la Fédération de syndicats indépendants - Palestine. L'appel au boycott
des produits israéliens est étendu partout, localement, dans les pays arabes
et dans le monde entier."

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