Publié le lundi 28 mai 2018
Amazon vient de connaître sa plus grosse grève en mars près de Madrid. Celle-ci était un point d’orgue au milieu d’un mois qui a compté au moins trois grèves et un rassemblement.
Le 5 mars dernier, plusieurs centaines d'employé.e.s d'Amazon à Werne en Allemagne ont entamé une grève de protestation spontanée après leur déménagement dans un nouveau centre logistique. La cause ? Les employé.e.s étaient censé.e.s travailler normalement dans des couloirs étroits où les étagères n’étaient pas encore fixées ! De graves lacunes dans la sécurité au travail qui créent des conditions de travail chaotiques et meurtrières.
Le 21 et 22 mars une grève a été suivie à 98 % au centre logistique MAD4 d’Amazon à San Fernando de Henares, près de Madrid en Espagne. La section syndicale d’Amazon de la CGT-E a annoncé le succès de cette toute première grève suivie par 98 % des 1100 travailleuses et travailleurs permanent.e.s et des 900 intérimaires de tous les départements de leur entrepôt, Dock, Inbound, Outbound, Engineering, Qualité, Safety, Nettoyage… même les camarades de l’entreprise sous-traitante Pulsa ont apporté leur soutien aux grévistes. Les grévistes espagnol.e.s ont été soutenu.e.s par 200 de leurs camarades de Leipzig en Allemagne qui se sont rassemblé.e.s au changement de quart du matin le même jour, ainsi que par des camarades de la section syndicale de l’entrepôt FRA3 du syndicat allemand Ver.di venus apporter sur place leur soutien aux grévistes. Pour compléter l’action, un appel au boycott avait été lancé.
Ce mouvement de grève était une réponse au refus de la direction de maintenir dans la nouvelle convention qu’ils sont en train de négocier le peu de droits qu’ils avaient dans la précédente, comme le minimum légal en vigueur ! La grève avait été votée en assemblée générale les 1er et 2 mars à 75 % des votes exprimés. Depuis lors, la direction avait tenté de jouer sur la division entre les départements, tout en usant de menaces et de chantages. Les grévistes ont répondu par l’unité et l’organisation dans cette démonstration de force ! La direction a perdu la première manche. Nos camarades attendent maintenant la riposte de la direction…
La mobilisation du personnel d’Amazon doit s’organiser au niveau européen. En effet, déjà lors des grèves italiennes, françaises et allemandes pendant le Black friday en novembre, la direction européenne d’Amazon avait fait comprendre que la chaîne logistique d’Amazon permettait de contourner les centres logistiques bloqués. Le continent européen supporte maintenant 47 centres logistiques. Il est indispensable de coordonner les blocages de ces entrepôts au niveau européen pour conquérir et défendre des conditions de travail décentes à Amazon partout en Europe.
Le 3 avril, c’est à l’entrepôt de Bad Hersfeld en Allemagne que 500 travailleuses et travailleurs ont entamé un mouvement de grève.
Pour finir, une petite pensée pour leur patron, Jeff Bezos, qui a besoin d’argent. Le pauvre n’a que 100 milliards d’euros sur son compte et veut en gagner plus pour rester l’homme le plus riche du monde…
De l’Espagne à la Pologne jusqu’à l’Écosse, bloquons Amazon ! Partage du temps de travail, partage des richesses !
Le GT Europe
Lien de la pétition pour MAD4 : https://www.change.org/p/amazon-spain-fulfillmente-s-l-u-
contra-la-rebaja-de-condiciones-laborales-de-los-trabajadores-de-amazon-en-
espa%c3%b1a
Article publié dans Le Combat Syndicaliste n°435 (Mai 2018)
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