Publié le mardi 28 février 2012
La tension ne fait que monter en Espagne. Le gouvernement de droite, non
content de l'annonce de nouvelles coupes sociales et d'une réforme du travail qui précarise davantage des conditions de travail déjà bien dégradées, s'attaque à présent aux lycéens par la voie d'une répression féroce.
Tout laisse à penser qu'au lieu de chercher une solution à la crise, le gouvernement s'en sert plutôt comme argument pour justifier la suppression progressive, presque imperceptible, de l'état de droit. La stratégie de la peur est bien programmée pour contenir les débordements : on généralise tout d'abord l'idée que le pire est à venir en faisant croire que le chômage est devenu une fatalité structurelle, ce qui explique par la suite
toute sorte d'exactions. À savoir : pour travailler, il faudra dorénavant
accepter tout et n'importe quoi - et de faire croire que la revendication
d'un travail digne est devenue anachronique voire même indécente par les
temps qui courent !
Ensuite, tout un appareil de répression policière à été efficacement conçu
pour décourager toute tentative de résistance, au cas où il y aurait,
malgré tout, des malheureux qui auraient la volonté de d'organiser et de
continuer de lutter contre le système. Or des actions, des rassemblements,
des manifestations, spontanés ou non, ont lieu tous les jours dans toutes
les villes et il n'est pas rare de voir, même dans les toutes petites municipalités, des banderoles contre les coupes sociales pendre de n'importe quel bâtiment public.
C'est ainsi que Valence est devenue, ces derniers jours, la ville que la droite à choisie pour mettre en place une stratégie de répression systématique. En effet, cela fait des mois que les lycéens, entre autres, manifestent contre les coupes sociales - en éducation, en l'occurrence.
Mercredi 15 février, les forces de l'ordre ont frappé avec une violence
inouïe. La réponse a été immédiate : les parents et les étudiants, outre
les militants des mouvements sociaux, ont rapidement rejoint les lycéens.
La répression policière a redoublé, avec une violence insolite : une
cinquantaine de mineurs détenus, des centaines de blessés -dont des
citoyens qui passaient là, par hasard.
Depuis, les actions se poursuivent tous les jours : les manifestations
sont massives et toute la population y participe. L'indignation est flagrante dans une des régions les plus touchées par la crise : les politiciens, disent les Valenciens, nous volent d'abord puis nous frappent ensuite. On exige la démission de la déléguée du gouvernement, forte du soutien qu'elle reçoit de la maire de la ville, qui nie la violence de la police et qui accuse 'ces quelques radicaux de gauche qui ne font que créer des problèmes' et du chef de la police de Valence, qui a qualifié les manifestants comme 'l'ennemi à abattre'.
La police à été renforcée avec de nouveaux équipements plus performants,
et les politiciens justifient, s'ils ne la nient pas, une violence qui rappelle les dernières décennies de la dictature franquiste. La droite ne fait que montrer enfin son vrai visage : celui du fascisme. En à peine deux mois de gouvernement, le parti de Mariano Rajoy a non seulement réussi à bafouer des droits sociaux fondamentaux ; il a aussi réussi à instaurer un climat de peur digne d'un régime autoritaire.
À présent, la population en Espagne tente de dénoncer, par tous les moyens, l'actuel état de choses. Les étudiants, qui préparent une journée
de grève le 29 février, invitent les travailleurs à les rejoindre dans ce
qui serait une première journée de grève générale. Tandis que les
syndicats majoritaires essaient de calmer le jeu en annonçant de futures
négociations avec le gouvernement, les Espagnols, las et indignés, s'organisent en assemblées générales, tous les jours, dans toutes les villes, pour préparer ce qui pourrait devenir une large contestation
sociale.
Rien pour ce mois