Publié le mercredi 5 juillet 2006
Alors que le gouvernement fait mine de reculer, les étudiant-es grec-ques renforcent leur mobilisation (440 départements d’université occupés, sur 456 !) et réitèrent leur appel aux salarié-es.
Article sur la Grèce de Giorgos
ÉtudiantEs - salariéEs, touTEs ensembles on va gagner !
Pendant le mai dernier, la paix sociale en Grèce, s'est fait éboulée comme un château de cartes. L'entrain national, que tant le gouvernement de droite, que l'opposition socialiste, la Ligue de patrons et le syndicat étatique de la Confédération générale de travailleurs grecs (seule grande centrale du pays) ont imposé passionnément aux travailleurs, fut le premier victime d'une révolte de la jeunesse universitaire ; sans doute la plus grande depuis les années 70.
440 départements universitaires occupés (depuis le vote de 60.000 étudiantEs), des dizaines de milliers de personnes dans la rue et des actions partout en Grèce, c'est la riposte, au projet de loi présenté par la ministre d'éducation, qui multiplie grassement les échalis [ ?] de classe dans l'éducation, surtout universitaire. Cette loi prévoit : l'établissement d'une limite de temps (dit v+2) pour l'acquisition du diplôme (fait qui expulse les étudiantEs salariéEs de l'université), l'abolition d'offre des livres gratuits aux étudiantEs, le fond d'universités sur des critères d'arbitrage de productivité contrôlé par des managers, puis la compression du droit d'asile universitaire et la création de facs privées. Cette reforme n'est rien qu'un simple renfort d'un système d'éducation de classe qui existe déjà en Grèce : 1 jeune sur 3 quitte le lycée dit général, pour suivre de cours d'apprentissage (« lycées professionnels »), avant l'âge de 15 ans. L'éducation universitaire est divisée entre les facs « suprêmes » (IES) et les facs « technologiques » (IET), qui jouissent des droits professionnels inférieurs. Même entre les diplômes de facs suprêmes ils existent des différentes vitesses, puisque l'éducation grecque se base sur une surspécialisation anti-éducative et anti-humaniste, ordonnée par le patronat. Tout ça pour que le chômage des jeunes reste en Grèce à 27%, sans compter les précaires et les dizaines de milliers de soldats (le service militaire reste toujours obligatoire chez nous).
La révolte étudiante est pour nous légitime et même exemplaire. Malgré les efforts de bureaucratisation de la Jeunesse communiste et de certaines organisations d'extrême gauche, les assemblées générales, les comités de lutte et les coordinations locales de mobilisations restent toujours les forces puissantes dans la lutte.
Les étudiantEs de l'Union Syndicale Libertaire (ESE), participent dans la lutte, en relançant l'action et la démocratie directe et en luttant pour la radicalisation des demandes et des moyens. Notre force est particulièrement visible aux facs technologiques (à Athènes ESE est la première force organisée en lutte aux IET), mais maigrement visible aux IES (nous existons sur 5 facs « suprêmes »). Nous exigeons l'égalisation de tous les diplômes, « suprêmes » ou « technologiques » et nous revendiquons un seul diplôme unique pour chaque branche scientifique. Nous exigeons aussi des services gratuits pour les étudiantEs, l'abolition de tous les programmes de recherche commandés par des entreprises, des allocations fortes pour les étudiants salariéEs et chômeurES et nous refusons toute privatisation de l'éducation.
Le gouvernement a décidé la semaine dernière une fausse régression, puisqu'il a repoussé le vote au parlement jusqu'à octobre, mais sans retirer la loi. Mais son hypocrisie est évidente et le jour même, les étudiants ont subit une nouvelle attaque répressive : coups de matraques, gaz chimiques, bombes lacrymogènes et plusieurs arrestations et interpellations c'est le programme éducatif de tous les jeudis (jours de manifestations étudiantEs). Nous exigeons une amnistie pour touTEs les victimes de cette répression étatiques et nous résistons à la criminalisation du mouvement social.
L'ESE appelle les syndicats à déclarer une grève interprofessionnelle pendant les prochains jours de mobilisations. Les étudiantEs sont dans la rue en tant que salariéEs futures. Ils/ Elles luttent pour leurs droits au travail et pour leurs droits de travail. C'est aux syndicats à suivre les travailleurs qui sont déjà dans la rue et à exprimer leur solidarité par le fait. ÉtudiantEs et salariéEs, c'est touTEs ensembles qu'on va gagner !
Yannis Androulidakis Coordinateur international d'ESE
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