Publié le mardi 14 février 2012
Sur proposition de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le gouvernement Ouattara/Soro vient d’adopter la réforme de la branche retraite du régime de sécurité sociale de la CNPS. Cette réforme comporte les principales mesures suivantes :
Les arguments du gouvernement et des responsables de la CNPS mettent en avant les déficits qui s’accumuleraient depuis 2005. L’explication des déficits est cependant loin d’être convaincante. Il est indiqué que le rapport entre le nombre de travailleurs actifs et le nombre de retraités diminue. Autrement, cela signifie que le nombre des travailleurs diminue et par conséquent que les cotisations payées diminuent alors que le montant des pensions de retraite augmenterait. S’appuyer sur un tel argument est très contestable dans la mesure où les prévisions économiques du gouvernement annoncent une augmentation continuelle du taux de croissance qui devrait passer à deux chiffres et ferait de la Côte d’Ivoire un pays émergent à brève échéance. Contrairement aux hypothèses de la CNPS, un fort taux de croissance entraîne un nombre important de travailleurs. La publication du rapport d’audit de la CNPS serait la seule mesure qui rassurerait sur ce point, si non il s’agit tout simplement de camoufler aux travailleurs la mauvaise gestion des ressources de la caisse de retraite.
Porter l’âge de la retraite à 60 ans dans un pays où l’espérance de vie est inférieure à 50 ans et est en régression est absurde. On note toutefois que la mesure peut paraître salutaire aux yeux de certains travailleurs parce que par expérience les pensions de retraite sont dramatiquement faibles. Cela donne à penser à certaines personnes qu’il est préférable de travailler le plus longtemps possible, y compris jusqu’au dernier souffle de la vie et malgré la pénibilité de certains métiers. Les travailleurs devraient comprendre que s’ils luttent ils réussiront à améliorer les conditions de travail et de la retraite, car les moyens pour ce faire existent bel et bien.
Du fait de l’augmentation des cotisations à partir d’arguments non convaincants et de la répartition des cotisations qui alourdit les charges des travailleurs, ces derniers subissent une baisse de leurs salaires nets. Ces nouvelles mesures entraînent donc une paupérisation accrue des travailleurs.
L’année 2012 commence ainsi avec l’accroissement des difficultés des travailleurs par le gouvernement et les responsables de la CNPS. Ces difficultés prennent l’allure de drame quand des dirigeants syndicaux qui devaient aider les travailleurs à comprendre les enjeux et à défendre leurs intérêts applaudissent des mains et des pieds ces genres de mesures. C’est ce qu’ont fait notamment les dirigeants de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGT-CI). Les travailleurs doivent d’ailleurs considérer la position de l’UGT-CI comme celle de personnes étroitement associées à la gestion de la CNPS, gestion non étrangère aux déficits servant de prétextes à la réforme.
Pour la défense effective des salaires et des pensions de retraite, la Confédération générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (CGT-CI) appellent le gouvernement à de vraies négociations avec tous les représentants des travailleurs. Autrement, ces mesures adoptées à la discrétion du gouvernement et des responsables de la CNPS ne sauraient engager les travailleurs. La CGT-CI appellent les travailleurs à préparer avec elle la mobilisation permettant de remettre en cause ces mesures et l’adoption de celles correspondant à leurs intérêts.
Le Secrétaire général confédéral
SIBAHI KOUADIO
Rien pour ce mois