Publié le mardi 12 mai 2009
A l'occasion du 1er mai 2009, l'information relative à une trêve sociale entre le patronat et certaines organisations syndicales a été portée à la connaissance des travailleurs et de l'opinion nationale.
Au terme de l'accord concluant cette 3ème trêve en moins de 10 ans, les
employeurs s'engagent : « à ne pas procéder à des licenciements systématiques, mais à rechercher des solutions alternatives qui préservent l'emploi ». Les travailleurs pour leur part, s'engagent « à ne pas recourir systématiquement à la grève, mais à privilégier les négociations qui préservent l'activité de l'entreprise ».
La CGT-CI, estime qu'il s'agit d'une autre duperie à l'égard des travailleurs pour les raisons suivantes :
1. Le secteur privé et le secteur public ont déjà, par le passé, bénéficié de deux trêves sociales de 2001 à 2004 et de 2005 à 2008. Au terme de ces deux trêves aucune des promesses faites aux travailleurs n'a été réalisée ; à preuve, les licenciements ont continué (PALMCI, SOTRA, Port Autonome d'Abidjan, etc.), le SMIG n'a pas été réajusté, les décrets relatifs à la revalorisation des salaires de certains corps du secteur public ont été ignorés, etc.;
2.La présente trêve sociale est signée dans les mêmes conditions d'opacité que les deux précédentes. Les bases syndicales et les
travailleurs en général sont tenus dans l'ignorance complète de tout le
processus qui conduit à la conclusion de ces trêves. Il n'est donc pas normal que des dirigeants syndicaux dont la seule fonction syndicale actuelle est de dénoncer la lutte des travailleurs soient ceux-là mêmes qui signent les trêves sociales au nom des travailleurs ; il est bon de rappeler que la grève contre l'augmentation du prix du carburant a été dénoncée par DIGNITE et FESACI en juillet 2008 ;
3.Le gouvernement se prépare déjà à imposer cette trêve dans le secteur public, dans l'ignorance de ses propres décrets promettant la revalorisation salariale du personnel de la santé et des enseignants.
4.Cette trêve sociale est cumulée avec l'accord pour Pays
Pauvres Très Endettés (PPTE) qui ne fait aucune place à l'amélioration des
conditions de vie des travailleurs.
Pour toutes ces raisons, la CGT-CI appelle les travailleurs à la vigilance et à la prise de conscience pour ne pas déserter le champ syndical au profit des confédérations syndicales à la solde du gouvernement et du patronat (DIGNITE, FESACI et UGTCI).
Il est de
notoriété publique aujourd'hui que les travailleurs ne se reconnaissent pas dans ces confédérations syndicales ; mais ce simple rejet ne suffit plus.
Il est devenu urgent de sortir de la résignation pour s'organiser dans de
nouvelles organisations de luttes. C'est la condition pour dénoncer avec
vigueur ces trêves sociales dans lesquelles les travailleurs n'ont aucun
intérêt.
Fait à Abidjan, le 02 mai 2009.
Le Comité National Confédéral
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