Publié le mardi 4 février 2014
A MONTPELLIER :
Le débat s'est très bien passé, nous l'avons organisé dans une salle qui n'est pas très grande, elle était complètement remplie (une soixantaine de personnes) et nous avons dû refuser du monde. Il y avait des personnes d'horizons différents dont une de Promédios qui a déjà été plusieurs fois au Chiapas et plusieurs membres d'une association qui distribuent du café zapatiste. Toutes sortes de questions ont été abordées entre autres celles qui concernent l'auto-organisation, les rapports entre les caracoles et l'EZLN, la place des non zapatistes, les moyens dont nous disposions ici pour agir pour une solidarité active...
Union Départementale CNT 34
A NANCY :
Pour célébrer le vingtième anniversaire du soulèvement zapatiste du 1er janvier 1994 au Chiapas, la CNT Interco 54 et le CNS-PLALA [1] ont organisé deux événements au CCAN [2] les vendredi 24 et samedi 25 janvier 2014.
Le vendredi 24, à partir de 20h, nous avons projeté « A Place Called Chiapas » [3], film documentaire canadien de 1998 réalisé par Nettie Wild sur les premières années du soulèvement zapatiste, plutôt centré sur l'Encuentro de 1996 et les discussions ayant mené aux accords de San Andrés (qualifiées à tort dans le film de « négociations pour la paix »). Afin de pouvoir projeter ce film, nous en avions traduit les
sous-titres anglais.
Si le film montre rapidement ses limites (beaucoup d'imprécisions voire de faux sens, manque de repères chronologiques et géographiques précis), il a cependant permis d'engager une discussion très intéressante entre Virginie et les 10-15 personnes présentes lors de la projection. Virginie a en effet pu revenir sur de nombreux points
du film et en donner un point de vue beaucoup mieux contextualisé et complet.
Le lendemain, samedi 25, à partir de 15h était organisée une rencontre avec Virginie, sur le thème du « vingtième anniversaire sous le signe de l'Escuelita ». Durant près de 2h, Virginie a ainsi pu répondre aux questions de la petite vingtaine de personnes présentes. Divers sujets ont été abordés, comme l'auto-gouvernement et l'auto-organisation des communautés zapatistes, leur implantation au Chiapas, le harcèlement et les agressions du gouvernement et des paramilitaires, les réponses
zapatistes aux questions de criminalité, de justice et de prison, la position de l'EZLN par rapport aux communautés, etc. Dans l'ensemble, les discussions furent très intéressantes et instructives. De l'avis des personnes présentes, toutes étaient très contentes de l'après-midi et sont reparties avec une bien meilleure compréhension du combat et du quotidien zapatistes.
[1] CNS-PLALA : Comité Nancéien de Soutien aux Peuples en Lutte d'Amérique Latine et d'Ailleurs
[2] CCAN : Centre Culturel Autogéré de Nancy http://ccan.herbesfolles.org/
[3] https://en.wikipedia.org/wiki/A_Place_Called_Chiapas
A PARIS : LES ZAPATISTES AU 33 :
Dans le cadre de la semaine de commémoration des 20 ans du soulèvement zapatiste au Chiapas, semaine organisée par différentes organisations ou collectifs prenant part à la solidarité avec les zapatistes dont le Secrétariat international (SI) de la CNT, il était incontournable que le SI de la Confédération marque son engagement infaillible auprès de ces communautés indigènes et paysannes rebelles du sud-est mexicain.
Vendredi 17 janvier 2014, le SI a donc inauguré une plaque apposée à l'entrée du 33, rue des Vignoles – siège officiel de la CNT - rappelant que ce lieu fut, en 1995, reconnu par un émissaire des zapatistes comme étant un des endroits comptant officiellement dans le soutien à leur rébellion. La plaque dit précisément ceci : « Le 1er janvier 1994, les communautés mayas zapatistes du Chiapas se soulèvent pour un monde plus juste. En 1995 le 33 rue des Vignoles a été officiellement déclaré Aguascalientes (zone zapatiste) par Amado Avendaño Figueroa, gouverneur en rébellion de l'État du Chiapas. Encore longtemps en ce lieu la solidarité internationale vivra ! Plaque apposée par le Secrétariat international de la Confédération nationale du travail dans le cadre des célébrations du 20e anniversaire du soulèvement zapatiste au Chiapas. Janvier 2014.» Un texte a été lu sur le trottoir devant le 33, en face de la plaque masquée d'un drapeau CNT et sous la lumière orangée des réverbères en ce froid début de soirée, avant l'hymne zapatiste joué à la trompette et au ukélé et chanté (les paroles ayant été distribuées peu avant) par quelques unes de la petite centaine de personnes assistant à cette inauguration. Ce texte lu et écrit par un camarade du SI disait entre autre ceci : « La CNT a participé aux premières manifestations de solidarité en 1994 face à l'ambassade puis à la création du Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte début 1995 dont les réunions continuent encore à être hébergées ici (…) Nous, anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires, ne pouvons qu’être interpellés et plus qu’intéressés pour ne pas dire enthousiasmés par cette expérimentation de la construction d’une société fondée sur une démocratie radicale, où tout un chacun et non pas des élites professionnelles autoproclamées peut être appelé à avoir un poste de responsabilité selon des mandats tournants et révocables définis en assemblée générales. Cette construction collective se fait en dehors et contre la logique de l’État dans un des espaces « libérés » les plus grands actuellement (…) Comme dit dans le communiqué de lancement de la Campagne mondiale pour la défense des terres et territoires indigènes et paysans autonomes du Chiapas, du Mexique et du monde en 2007 : « la lutte pour la défense de la terre et du territoire est la lutte pour la vie et la dignité. Dans ce nous que vous êtes, il y a ce vous que nous sommes ». Et c'est tous ensemble, collectivement, ici et là-bas chacun selon sa géographie, chacun selon son calendrier que nous construirons un autre monde, non pas un monde uniforme mais un monde ou résident beaucoup de mondes ; mais tous ces mondes résolument anticapitalistes, construit depuis en bas, à gauche par tous ceux qui luttent de manière conséquente.»
Dans la foulée du dévoilement de la plaque et des quelques Zapata Vive ! La lucha sigue ! enthousiastes clamés et repris, entre flashs et applaudissements, le groupe Cumbia Bamba a entonné, toujours sur le trottoir, A las barricadas – rappelant par là l'autre plaque apposée devant le 33 rendant hommage aux anarcho-syndicalistes espagnols ayant participé à la Libération de Paris alors sous le joug nazi en 1944 avant de « trouver refuge en ce lieu » - pour amener tout le monde dans la grande salle. Après la projection d'un film de Promedios montrant bien le discours que les zapatistes tiennent et assument devant les gouvernants officiels, quelques prises de paroles dont celle d'un camarade expliquant l'histoire du 33 et le danger d'expulsion que la Mairie de Paris fait peser sur nos épaules (ce qui fait que la Campagne mondiale pour la défense des terres et territoires indigènes et paysans autonomes du Chiapas, du Mexique et du monde sus-citée a pour nous un écho particulier, le 33 faisant partie de notre territoire de lutte et de vie) ou encore la projection de dernière minute du trailer d'un documentaire en cours de réalisation sur la gentrification d'un quartier de la ville de Mexico, le groupe Cumbia Bamba a commencé à jouer après 22h. Plus de 300 personnes sont venues les écouter et danser sur leur musique de lutte et de fête. Les bénéfices récoltés ce soir-là iront aux zapatistes.
Une fois les locaux rangés et nettoyés, nous en avons fermé la grille vers 2h, épuisés mais avec du baume au cœur, sous la plaque rappelant l'histoire commune de ce lieu parisien avec nos sœurs et frères zapatistes. C'est ça, entre autre, la solidarité internationale. On en redemande !
Que soient ici chaleureusement remerciés ceux qui ont contribué à cette soirée, qu'ils soient membres de la CNT, du CSPCL, d'un autre collectif comme ceux qui sont venus à titre individuel.
Zapata vive ! La lucha sigue !
Le Secrétariat international de la CNT
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