Publié le lundi 16 novembre 2020
Le 26 novembre 2019, le jeune Felipe Eduardo Santana Torres était arrêté et incarcéré à Puerto Montt, comme des milliers d’autres jeunes à travers le pays, pour avoir participé à la révolte sociale. Tandis que certain-es étaient accusés-es, à Santiago, d’avoir incendié le métro, et considéré-es comme des terroristes, lui était accusé d’avoir causé un incendie devant une église, dans la ville de Puerto Montt, au sud du pays.
Comme tou-tes les autres jeunes détenu-es, que le Secrétariat international de la CNT soutient à travers ses actions auprès du comité de parrainage des prisonniers du 18 octobre, Felipe a été détenu pendant des mois dans des conditions indignes : mise à l’isolement à cause du COVID, mauvais traitements.
Après une année de révolte sociale, le dimanche 25 octobre, le référendum pour un changement de la Constitution de 1980 et sa rédaction par des représentants de la société civile soulevait une immense vague d’enthousiasme. Mais cet optimisme a été de courte durée, car les jugements concernant les jeunes incarcéré-es de la révolte sociale, commencent à être publiés : si beaucoup de jeunes sont enfin libéré-es, les charges retenues contre eux étant finalement non avérées, le jeune Felipe paie pour tous ceux et celles qui ont été libéré-es : 7 ans de prison, pour dégradation de biens publics, et dommages. En dépit de son innocence, qu’il proclame toujours, et de l’absence de preuves pour l’incriminer. Nous dénonçons cette condamnation, car elle nous apparaît comme un message clair d'intimidation envers les mouvements sociaux. De la même manière, nous dénonçons une justice impitoyable contre la jeunesse mobilisée, alors que les hauts responsables politiques, carabiniers et militaires, responsables de violations des droits de l'Homme et les entreprises responsables de délits en cols blancs, bénéficient de la plus scandaleuse impunité.
Les prisonniers politiques continuent de payer dans le pays : les militants mapuche, sont toujours en prison pour des actes de résistance dont le gouvernement refuse encore d’accepter le caractère politique, préférant les définir comme terroristes pour nier les droits des peuples autochtones.
Depuis un an, bien que la victoire du référendum tende à faire oublier la violence de la répression, la mise à mort, la mutilation et l’emprisonnement avec de lourdes charges ont été le lot commun de ceu-lles qui ont mené la révolte sociale, dont la victoire obtenue par les urnes pour un changement constitutionnel ne doit pas masquer la manière dont l’appareil répressif de l’Etat continue de sévir.
Le Secrétariat International de la CNT réclame la libération de tous les prisonniers politiques de la révolte sociale et de tous les prisonniers politiques mapuche.Parmi les jeunes gens qui attendent encore leur sentence, depuis près d’un an, certain-es sont passibles de peines de plus de trente ans. La plupart n’ont même pas vingt ans : Felipe Santana, César Marin, Francisco Hernandez, Matías Rojas, Jeremy Ramírez Bravo, Omar Jerez Meza, Marcelo Mandujano, Mauricio Cheuque Bustos, Daniel Morales Muñoz, Jesús Zenteno Guiñez, Benjamín Espinoza : arrêtés pour avoir manifesté pendant la révolte sociale. Pablo Bahamondes, Henrry Méndez, arrêtés avant même les événements, car considérés par la police omme “subversifs” et sur qui pèsent des charges si lourdes qu’ils pourraient passer leur vie en prison pour s’être révoltés, un an avant le début d’un immense soulèvement social, contre l’injustice dans leur pays depuis plus de trente ans.
Nous exigeons leur libération immédiate, et l’abandon des charges, sans oubli ni pardon pour ces jeunesses brisées
Le Secrétariat International de la CNT, GT Amérique
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