Secrétariat international de la CNT

Communiqué de soutien au peuple Mapuche

Publié le mardi 4 août 2020

Dans la nuit du 1er août, au cours d’une occupation pacifique des mairies de Curacautin, d'Ercilla, de Victoria et de Collipulli dans la région de l'Araucanie (IXè région du Chili), pour exiger la libération des prisonniers politiques mapuche incarcérés à Angol et Temuco et en grève de la faim depuis 94 jours pour obtenir l’application de la résolution 169 de l’OIT sur les peuples autochtones et afin qu'ils puissent être placés au sein de leur communauté en période de Covid - 19, des événements extrêmement graves ont eu lieu, qui témoignent des graves exactions racistes et fascistes qui pèsent sur le Chili, dans un contexte de climat social et national plus que tendu.

En effet, alors que quelque dizaines de membres de communautés affectées, comprenant des hommes, des femmes, enfants, vieillards occupaient les différents lieux afin d'apporter leur soutien aux grévistes de la faim reclus dans les différentes prisons de la région ; alors que Piñera venait de nommer, suite à un remaniement de gouvernement, au Ministère de l'Intérieur, Victor Pérez, pinochiste, placé par Pinochet lui -même comme maire de la ville de Los Angeles de 1981 à 1987 et ami de P. Schaeffer de la funeste Colonia Dignidad, accusé de pédophilie, et que celui -ci se rendait dans la région, après des déclarations sulfureuses et criminalisantes contre les comuneros mapuche, soit – disant des terroristes qu'il faut éradiquer de l' Araucanie au moment de prendre son mandat ; alors qu’une réunion à huis -clos qui réunissait des maires de droite des villes en question et des réprésentants civils issus de l'extrême -droite latifundiste, agricole et forestière locale ; dans la nuit du 1er au 2 Août, les carabiniers locaux sont intervenus afin de les déloger, et ce suite un appel à passé par la suprémaciste Gloria Naveillan, au nom de l'organisation de l'APRA Araucania, pour qu'ils puissent intervenir en toute liberté.

C'est ainsi que des hordes d'individus munis de battes de base-ball, de barres de fer et d'objets coupants sous escorte des carabiniers ont brutalement agressé, lynché, voire essayé de brûler vifs les Mapuches présents, en les frappant brutalement sans distinction de sexe et d'âge, le tout en scandant « celui qui n'est pas Mapuche ne saute pas », en menant des actions concomitantes et locales.
En quelques heures, les civils mapuche ont donc échappé à une tentative d'immolation, et ont été dispersés, lynchés par des habitants munis de battes de base-ball, et emmenés en garde-à-vue, les enfants séparés de leurs parents, parfois laissés sur place. Accusés d’avoir brûlé des voitures et participé à une émeute, ils ont été violemment emmenés dans les commissariats environnants et placés en garde-à-vue pour actes terroristes. Aucun responsable des blessures reçues par les Mapuche, en revanche, n’a été inquiété, aucune condamnation de la violence employée par les forces de l’ordre et la population n’a été prononcée.

Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette nouvelle dérive raciste et fasciste du régime de Piñera, qui mène à une logique génocidaire. Nous appelons à des rassemblements dans toutes les villes pour condamner l’usage systématique de la violence contre des civils et notamment Mapuche, et à combattre, plus que le non-respect des conventions sur les droits des peuples autochtones, la mise en œuvre d’une politique raciste et fasciste, qui vise à exterminer le peuple Mapuche.

Le Secrétariat International de la CNT

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