Publié le lundi 16 novembre 2020
Dimanche 18 octobre, la victoire de Luis Arce, candidat du MAS, annonçait le retour à la démocratie par la voie des élections, et laissait espérer la fin des violences perpétrées depuis onze mois à l’égard des militants politiques et syndicaux opposés à la Junte au pouvoir, dirigée par Jeanine Añez et sa clique.
Cette victoire laissait pourtant redouter un second coup d’état, si l’extrême-droite arrivée au pouvoir par des manœuvres frauduleuses n’entendait pas se laisser remettre à sa place par les urnes.
Or s’il n’y a pas encore de coup d’état militaire, les menaces sont très nombreuses, et plongent le pays dans une situation de très haute tension. Les militants continuent de recevoir des menaces. Le dirigeant syndicaliste Orlando Gutiérez, secrétaire général de la FSTMB (Fédération syndicale des travailleurs des mines boliviennes), qui avait reçu des menaces après l’élection, comme il était pressenti pour être le futur ministre du Travail de Luis Arce, a été victime d’un attentat le 22 octobre, et a succombé à ses blessures le 28.
Jeudi 5 novembre, c’est Luis Arce lui-même qui a été visé par un attentat à la dynamite, dont il est ressorti indemne.
Ces faits d’une violence inouïe révèlent la menace qui pèse sur la Bolivie, malgré ou à cause des élections qui se sont passées dans des conditions de transparence parfaite, et ont accordé les suffrages d’une très grande majorité de Boliviens au successeur de Morales pour le parti du MAS.
Le Secrétariat International de la CNT condamne avec la plus grande fermeté les menaces et violences dont sont victimes les militant-es et sympatisant-es du MAS, et soutient le combat antifasciste en Bolivie : le peuple bolivien a en effet de fortes raisons de craindre un second coup d’état, qui remettrait en place un pouvoir d’extrême-droite, marqué par sa violence et son racisme structurel. Toute notre solidarité à l’égard de celles et ceux qui se battent pour maintenir la paix et la liberté dans leur pays, menacé par une coalition profondément réactionnaire, hostile aux droits des indigènes et aux droits de la femme ; nous témoignons de notre soutien aux militant-es du MAS et des mouvements syndicaux qui en constituent la base et qui sont continuellement attaqués et menacés par l’oligarchie financière qui ne veut pas céder le pouvoir en Bolivie, et dont nous craignons qu’elle ne soit prête à tout pour le garder, y compris la diffamation et la force armée.
Le Secrétariat International de la CNT
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