Publié le lundi 20 janvier 2014
Mario Gonzalez, jeune anarchiste mexicain, a été arrêté avec certains de ses camarades alors qu’ils se rendaient à la manifestation du 2 octobre 2013 à Mexico, pour commémorer les 45 ans du massacre de Tlatelolco. Il est entré en grève de la faim pendant 56 jours pour protester contre sa mise en détention, et a décidé de l’arrêter le 3 décembre dernier, trop affaibli. La semaine dernière, condamné à plusieurs années de prison ferme, il a fait parvenir le communiqué que vous pouvez lire ici.
Vendredi 10 janvier j’ai été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, sans
droit à caution. Je dois purger cette peine à la prison de Santa Martha
Acatitla. Sur le plan juridique, nous ferons appel. Celui-ci aura pour
objectif d’annuler la condamnation ou de la réduire afin de pouvoir sortir
sous caution.
La position d’extrême droite de la juge est claire. Avec ses lois elle
nous condamne à l’enfermement grâce à des éléments risibles, sous notre
nez, elle se moque de nous avec ces procédures ridicules.
Ce système politique avec sa "gauche" institutionnelle nous ferme toutes
les voies de lutte, en renforçant les chaînes et les prisons mentales qui
nous lient. Maintenant même les soupapes de sécurité sur lesquelles les
groupes "démocratiques", "pacifistes" et réformistes s’appuient commencent
à se refermer, je ne doute pas que face à cela, ils préfèrent le silence
plutôt que de se fatiguer.
Nous n’oublions jamais que la révolution est un droit face à l’oppression,
c’est ce que je considère depuis toujours. Et les libertés obtenues par
l’espèce humaine ont été l’œuvre des illéga-ux-les de tout temps qui ont
pris les lois dans leurs mains et les ont brisées, comme le disait R.F.
Magón.
Face à tant de merde et de misère nous pourrions baisser les bras, mais
nous pouvons aussi ne jamais nous rendre et nous lever autant de fois que
nécessaire. C’est vrai que ça fait mal de vivre, ce qui nous entoure nous
déprime tellement que parfois cela nous conduit dans des profondeurs
obscures pleines de solitude, de peur et de tristesse, mais même ainsi je
crois qu’il ne faut pas perdre espoir, et tant que nous sommes vivant-e-s,
il faut continuer debout, en luttant, même en étant enfermé dans
l’obscurité et la solitude.
Mario González
Ville de Mexico, 13 janvier 2014
Traduit par les trois passants
Source : http://solidaridadmariogonzalez.wordpress.com/
Pour plus d'infos et vidéo : http://liberonsles.wordpress.com/
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