Publié le jeudi 23 octobre 2008
Depuis le 15 septembre 2008, quelques 18 000 travailleurs/euses du sucre de la région de la vallée du
Cauca en Colombie, représentés/es par le Syndicat national des coupeurs de
canne à sucre (SINALCORTEROS), sont en grève .
Bien que la production d'éthanol à partir du sucre soit en pleine
expansion et que les propriétaires des usines réalisent des profits
exceptionnels rendus plus alléchants encore par les exemptions fiscales,
la situation des coupeurs de canne à sucre continue de se détériorer.
CONDITIONS DE TRAVAIL DÉGRADANTES
Les
travailleurs/euses du sucre de Valle del Cauca reçoivent un salaire de
misère pour 14 heures de travail par jour ou plus, sept jours par semaine.
Le travail est débilitant, les blessures et les maladies professionnelles
sont courantes et le milieu de travail, comme l'eau potable, est fortement
pollué par les pesticides.
Les coupeurs de canne à sucre sont employés par les “coopératives”
fantoches favorisées par le gouvernement colombien afin de libérer les
véritables employeurs de toute obligation de négociation collective et de
prestations de santé et de retraite, que les travailleurs/euses doivent
donc payer eux-mêmes. Ces “coopératives” fournissent une armée de
travailleurs/euses contractuels aux usines de broyage et aux usines
d'éthanol (situées dans les zones franches bénéficiant d'exemptions
fiscales additionnelles).
Le 14 juillet dernier, le syndicat a présenté ses revendications à l'association
des propriétaires d'usines de broyage et d'éthanol ASOCAÑA, demandant des
salaires décents, la réduction des heures de travail, l'amélioration des
conditions de vie et des conditions de santé et d'éducation, et le
remplacement des fausses coopératives par des contrats de travail formels,
la reconnaissance du syndicat et la signature d'une convention collective.
UNE RÉPONSE : LA VIOLENCE INSTITUTIONNELLE
Les demandes sont restées lettres mortes pendant deux mois, jusqu'à ce que
le syndicat déclenche la grève le 15 septembre.
Les employeurs et le
gouvernement ont répondu en recourant à la violence policière pour
expulser les travailleurs/euses en grève des usines.
C'est lors de la réalisation d'un reportage sur cette grève que les trois journalistes français ont été arrêté par la Police (DAS) puis, pour deux d'entres eux, expulsés du territoire colombien.
La lutte continue ...
Plus d'informations sur le site de l'UITA :
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