Secrétariat international de la CNT

Colombie : Le harcèlement contre Marco Sosa continue

Publié le mercredi 14 juillet 2010

Notre camarade, Marco Sosa, militant libertaire connu de Bogota, a été récemment agressé. Il n'a eu la vie sauve que par chance, évitant de jkustesse que les coups de couteaux portés par ses agresseurs ne soient mortels.

Le Secrétariat International de la CNT apporte tout son soutien à notre ami Marco, une fois de plus victime des sicarios (tueurs à gage) à la solde des puissants.

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Ni la Police, les paramilitaires, ni les sicarios ne feront taire les voix de la résistance en Colombie !

Solidarité internationale !


Pour le SI de la CNT, Yoli et Jérémie



Communiqué du Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques

La Fondation Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques dénonce à la
communauté nationale et internationale la persécution, le harcèlement et
l'attentat dont vient d'être victime l'activiste politique Marco Antonio Sosa
Gonzalez.

Le 9 juin, vers 20h30-21h, au croisement de la Diagonal 40 (antérieurement
Avenida 39) et de la Carrera 16, alors que Marco Sosa se dirigeait vers son lieu
de résidence, plusieurs hommes circulaient à bord d'un véhicule Chevette kaki
immatriculé BFT337 – trois en sont descendus, avec des armes contondantes
(poignard, bouteille, batte). Un des attaquants, en descendant du véhicule, a
dit « on va bastonner ce fils de pute ». Ils se sont jetés sur lui en
l'insultant et en le frappant, essayant de le poignarder au ventre ; il en est
ressorti avec deux blessures de coups de poignards, une sur la partie cervicale,
l'autre sur le flanc gauche, et avec un gros hématome sur la tête produit par le
coup asséné avec la bouteille.

Ces faits interviennent un mois après le retour de Marco Sosa d'un voyage en
Espagne, invité par l'université de Saragosse l'association Action Sociale
Syndicale Internationaliste (ASSI) à la Xe rencontre de solidarité politique qui
a lieu chaque année à Saragosse. Le jour de sa sortie d'Espagne – le 15 avril
2010 -, lors du dernier contrôle de l'immigration, il a été abordé par un homme
vêtu en civil qui s'est identifié avec sa carte comme agent de police et l'a
interrogé sur les motifs de son voyage ; dans la même salle d'attente avant la
montée à bord cet agent à discuté avec un autre homme, lequel est resté tout le
temps derrière le siège de Marco Sosa.
Lors de ce voyage en Espagne ont eu lieu des discussions sur le cas de Diomedes
Meneses Carvajalino (prisonnier politique colombien, transféré il y a peu dans
la section sanitaire de la prison de Palogordo en raison de problèmes de santé à
répétitions et de graves négligences de l'administration pénitentiaire
colombienne) et de la situation actuelle des prisonniers politique et de guerre
à Gijón et à Madrid.

Il est à signaler que durant les derniers quinze jours le téléphone portable de
Marco Sosa a subit des interférences et des blocages d'appels.

FAITS PRÉCÉDENTS

Marco Sosa a commencé à se faire remarquer pour son activisme politique dans des
espaces contre-culturels, par sa participation au mouvement anti-corrida et à la
création de mouvements politiques de jeunes construisant des espaces de pensée
critiques et libertaires. Il a travaillé à diffuser des critiques de
l'exploitation des travailleurs néolibérale de la multinationale MacDonald's et
s'est mis en relation avec d'autres organisations sociales, syndicales et de
défense des droits de l'homme dans le pays, en dénoncant les multinationales et
leurs responsabilités dans de graves violations des droits de l'homme (Coca
Cola, Drummond..).

Travail politique légal et légitime qui lui a valu toutes sortes de violations
de sa liberté et de son intégrité personnelle. C'est ainsi qu'en août 2003, à
cause de sa participation à la grève civique nationale, il a été victime
d'insultes et de coups de la part de policiers nationaux de l'ESMAD
(anti-émeute), suivi d'une détention arbitraire au cours de laquelle ils ont
essayé de le faire accuser de terrorisme et de port illégal d'armes grâce à un
grossier montage. Depuis ces faits les menaces contre la vie de Marco Sosa
continuent, de la part de membres de la police nationale ou de l'ESMAD, en
différents lieux de la ville, avec des menaces verbales comme « on va vous
tuer », « ne fais pas le con, on sait où t'habites », « fais gaffe à toi, chien
de fils de pute.»

Le 30 novembre 2004 avec d'autres jeunes, dont certains mineurs, ils menaient
une action politique de solidarité avec les prisonniers politiques, sur la place
Eduardo Umaña Mendoza, au centre de Bogotá ; ils ont été violemment réprimés
par les membres de la CEAT (Commando d'Élite Anti-Terroriste) et conduits au
commissariat de police du quartier El Guavio, désignant Marco Sosa comme le
leader et l'intimidant avec des menaces de poursuites judiciaires parce qu'il
portait des vêtements réservés à l'usage militaire, ce qui ne correspondait pas
à la réalité.

Le 1er mai 2005 Marco Sosa est victime de harcèlement et d'intimidations
permanent par des personnes qui le suivent dans un véhicule aux vitres teintées.
Le 14 mai un homme qui l'avait suivi dégaine son arme à feu et le met en joue.
Ces situations de harcèlement ont leu après l'assassinat du jeune Nicolas Neira
par l'ESMAD durant la manifestation du 1er mai ; Marco Sosa a pleinement
participé à la dénonciation nationale et internationale de ce crime, recueillant
les contacts pour que l'affaire Nicolas Neira soit prise en charge et reconnue
par des défenseurs des droits de l'homme au niveau international à travers une
campagne réalisée à cette fin. Ces graves évènements l'ont poussé à quitter le
pays pendant cinq mois.

Le 1er mai 2008, de nouveau durant la manifestation Marco Sosa a été arrêté
arbitrairement et emmené au commissariat XVII – dans le quartier La Candelaria –
sous le chef d'accusation de participation aux émeutes. Dans ce poste de police
un agent l'a frappé brutalement lui occasionnant un arrêt de travail de six
jours. Le directeur de la Police Nationale, le général Palomino, a désigné Marco
Sosa comme exerçant un leadership pervers et comme étant le responsable des
troubles du 1er mai. A ces accusations se sont joint les médias, avec une
campagne de discrédit et de criminalisation, l'agence City Noticias a publié une
notice reprenant les accusations de général Palomino et, en violation flagrante
du droit à l'intimité, a montré publiquement sa photo et des informations
personnelles venant d'un ordinateur des services de renseignements, annonçant
des poursuites juridiques et mettant en péril sa vie et son intégrité, ce
pourquoi il s'est de nouveau vu forcé de quitter le pays.

Il ne faut pas oublier que Marco Sosa a quitté le pays trois fois pour motifs
politiques. La deuxième sortie fut permise par le Programme Asturien de
Protection Temporaire des Leaders Sociaux, programme auquel ont aussi participé
Luciano Romero et Henry Ramírez Daza, assassinés à leur retour en Colombie.

Nous exigeons et revendiquons le respect des différentes expressions politiques
et culturelles, et comme pour les activistes des droits de l'homme nous
exprimons notre soutien et noTre solidarité à Marco Sosa.

Nous responsabilisons l'État colombien, à la tête de la Police nationale et des
services de renseignements DAS, SIJIN, DIJIN de tout atteinte à l'intégrité
personnelle de Marco Sosa.

Nous appelons la communauté nationale et internationale à exiger du gouvernement
colombien de mettre fin à cette persécution injuste et de garantir la vie et
l'intégrité de cet activiste politique, qui a développé son savoir-faire à
travers de la pensée et de l'action critique et libertaire.

FUNDACION, COMITE DE SOLIDARIDAD CON PRESOS POLITICOS

(25 juin 2010).

Traduction : Bastien (SI de la CNT)

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