Publié le mercredi 5 juillet 2006
Presque 5 ans ont passé depuis les trois journées de juillet 2001 qui ont profondément marqué l'histoire de nombre d'entre nous.
Cinq ans durant les quels Gênes est revenue sous diverses formes. Dans le souvenir et l'implication de tous ceux et celles qui n'ont pas voulu céder à l'intimidation et à la répression par un Etat qui a de moins en moins honte de se montrer pour ce qu'il est : un outil pour l'exercice du pouvoir - dans les mains de quelques uns au détriment de beaucoup.
Pendant ces cinq ans, il y a eu beaucoup de réalités et d'individus qui ont voulu maintenir le souvenir de ce qui a été, récupérant des morceaux de vérité à la mise en scène juridique et médiatique qui, aujourd'hui encore, voudrait nous convaincre que ce qui s'est passé était juste un « désagréable inconvénient ». Mais Gênes n'est pas seulement un souvenir.
Les procès les plus importants suite au G8 de 2001 sont maintenant tous ouverts.
C'est notre histoire qui se déroule à la barre, comme nous l'avons souvent répété. Parmi les manifestants en procès, certains encourent 8 à 15 ans de prison, tandis qu'à travers la machine judiciaire on cherche à légitimer les tabassages et les saccages, les tortures et les mensonges de l'école Diaz, de la caserne Bolzaneto. Histoires dont personne n'attend justice d'un tribunal d'Etat, mais sur laquelle nous voulons que jamais ne tombe le silence ni l'habituelle omerta.
Supporto Legale (soutien juridique) est né il y a près de 2 ans pour assister le Secrétariat Juridique de Gênes, sur les plans technique et économique, pour diffuser les informations sur les procès, avec la conviction de ne laisser personne au bord du chemin et que les salles du tribunal, si étrangères, nous concernent toutes et tous. Maintenant, Supporto Legale suit aussi d'autres procès - contre « Sud Ribelle », à Cosenza ; pour les faits de San Paolo à Milan - dans l'objectif de tenter d'interpréter et de dénoncer l'étrange phénomène du pouvoir juridique et exécutif en Italie.
Depuis plus d'un an, à travers toutes les réalités rencontrées pour raconter Gênes et ses procès, participant à des soirées d'information, réalisant des projets pour maintenir sur pieds le travail des avocats et de ceux qui continuent, cinq ans après, à ne pas renoncer à ces parts de vérité qui concernent chacune et chacun d'entre nous. Cependant tout ce travail ne tient pas la comparaison avec les durées et les coûts des procès de ce pays.
Pour qu'il avance, le moteur de tout projet doit être huilé avec soin. Aussi, nous voudrions rencontrer à nouveau ceux qui nous ont déjà accueilli et suivre de nouveaux parcours avec ceux que nous ne connaissons pas encore. Porter à l'extérieur notre travail et nos connaissances pour les partager avec des compagnons de route habituels et avec tous ceux qui voudront nous aider à ne pas arrêter notre activité - qui est en premier lieu la survie du Secrétariat Juridique de Gênes.
Aussi nous renouvelons notre invitation à organiser avec Supporto Legale (soutien juridique) une série d'initiatives qui nous permettent de diffuser les informations, nouer des contacts, construire des réseaux de participants et de connaissances pour continuer à élargir et rendre notre travail utile et actif. Des soirées pendant lesquelles débattre sur le comment et le pourquoi on en est arrivé à l'actuel train de répression, à commencer en par la réduction progressive des espaces d'action et de réflexion.
Pour que, cinq ans après Gênes, la mémoire continue d'être un engagement collectif. Et parce que Gênes, cinq ans après, est encore et toujours sur nos routes, dans les prisons, dans les casernes de ce pays.
Pour le SI, Lucie CNT 06.
Rien pour ce mois